Une coréenne peut en cacher une autre
Les véhicules du pays du Matin calme ont la cote en Afrique. Les marques Hyundai et Kia, réunies au sein d’un groupe qui vise le troisième rang mondial d’ici à 2012, affichent de beaux résultats et élargissent leurs gammes sur le continent.
Dès le 10 juin prochain en Afrique du Sud, la logistique automobile de la Coupe du monde sera assurée par Hyundai et Kia. Pas moins de 609 voitures et 2 800 bus seront mis à la disposition des équipes et officiels par les deux constructeurs coréens, qui se partageront le sponsoring des 64 matchs. Cette opération vient couronner les succès des deux marques : 2009 les a vues se hisser ensemble à la quatrième place mondiale avec 5,2 millions de véhicules vendus, un chiffre qui permet au groupe Hyundai-Kia Motors, dirigé par le tycoon Chung Mong-koo, de devancer le géant américain Ford. Les Coréens entendent bien profiter de l’impact médiatique de la fête du football pour continuer sur leur lancée, notamment en Afrique, une région qui leur réussit bien.
Car le continent n’échappe pas à l’engouement pour les véhicules du pays du Matin calme. Kia y est passé de 13 000 voitures vendues en 2003 à 70 000 en 2009, un succès dont Park Tae-jin, directeur Afrique et Moyen-Orient, n’est pas peu fier : « Nous visons 80 000 véhicules en 2010. L’Algérie, le Maroc et l’Afrique du Sud sont nos principaux marchés, mais nous espérons beaucoup du Nigeria et de l’Angola. »
Hyundai affiche de son côté 145 000 voitures vendues sur le continent (10 % du marché africain) alors que ses ventes n’étaient que de 95 000 en 2005. Yam Cha, directeur général Afrique, attend une progression de 10 % de ses ventes en 2010. L’Égypte, où le constructeur a installé sa direction continentale ainsi qu’une usine (15 000 modèles assemblés chaque année), est le premier marché de Hyundai sur le continent avec 42 000 véhicules vendus.
Les raisons de ces succès ? « Nous récoltons les fruits de cinq années consacrées à la qualité, suivies de deux ans d’effort sur le design », analyse Park Tae-jin. Chez les vendeurs automobiles, les véhicules coréens ont gagné une réputation de robustesse, essentielle pour percer en Afrique.
Saine émulation
Le groupe Hyundai-Kia Motors forme officiellement un couple harmonieux. Hyundai est actionnaire à 39 % de Kia. Ils partagent des centres d’ingénierie communs en Asie et aux États-Unis. Sur le plan commercial, la répartition des clientèles semble idéale : les véhicules sportifs et urbains Kia s’adressent plutôt aux jeunes, tandis que Hyundai vise un public plus installé.
Mais en Afrique subsaharienne, les deux marques se percutent sur les tout-terrain : le Hyundai Tucson s’était taillé une belle part de marché, seulement, son remplaçant, l’iX55, doit faire face à une concurrence féroce du 4×4 Kia Sorento, qui lui ressemble étrangement. Les petites urbaines Kia Picanto et Rio (15 000 et 11 000 véhicules vendus en Afrique en 2009) doivent de leur côté affronter les incursions de Hyundai sur ce segment avec ses modèles i10, i20 et i30.
Pour les Coréens, cette situation permet une saine émulation et n’est pas préjudiciable. «Nous sommes des frères ennemis, s’amuse Yuseong Choï, responsable commercial de Hyundai. Mais qu’on ne s’y trompe pas, nos vrais concurrents sont Volkswagen et Toyota en Afrique du Nord, et les Français et Japonais en Afrique subsaharienne », indique Park Tae-jin.
Les deux constructeurs veulent former ensemble le troisième groupe mondial en 2012 et, pour cela, étendent leur éventail de produits. Porté par sa maîtrise de la qualité, Hyundai se lance maintenant dans le haut de gamme avec sa berline Equus, qui doit concurrencer les BMW et Mercedes. Reste à savoir si en Afrique, où le segment du luxe a le vent en poupe, la marque coréenne parviendra à détrôner les allemandes dans le cœur des conducteurs.
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