Télécoms : l’heure de la concurrence a sonné

Le lancement des activités de Hits, au début de 2009, a mis fin à une situation de monopole. Si, en un an, le nouveau venu n’a grignoté qu’une petite part du marché, il aura en tout cas réveillé l’opérateur historique.

Le siège de Getesa, à Malabo. © Vincent Fournier pour J.A.

Le siège de Getesa, à Malabo. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 16 juin 2010 Lecture : 3 minutes.

Malabo maintient le cap
Issu du dossier

Malabo maintient le cap

Sommaire

En forte expansion, le marché équato-guinéen de la téléphonie mobile compte quelque 360 000 abonnés, dont 20 000 sont désormais clients de Hits Guinea Ecuatorial, qui a obtenu une licence globale de télécommunications en juin 2008 et a lancé ses activités en mars 2009. L’opérateur est une filiale de Hits Africa, la branche de gestion des investissements en Afrique du groupe saoudo-koweitien Hits Telecom (House of Integrated Technology and Systems), qui détient 51 % du capital, le reste étant partagé entre des privés. De son côté, l’opérateur historique, Getesa (dont le capital est détenu à 60 % par l’Etat équato-guinéen et à 40 % par le français Orange), qui, depuis sa création en 1987, se reposait sur son monopole, capte encore 95 % du marché… et compte bien garder l’avantage en améliorant et en diversifiant ses services.

Le marché des télécoms en Guinée équatoriale, bien que modeste par la taille (le pays comptant moins de 1 million d’habitants), est particulièrement prometteur. A commencer par son potentiel d’expansion. C’est d’ailleurs pour faire face à la demande croissante de la clientèle que Getesa est passé, début avril, d’une numérotation de 6 à 9 chiffres (les numéros sont désormais précédés du 333 pour les fixes et du 222 pour les mobiles).

la suite après cette publicité

En outre, alors qu’en Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud), un consommateur dépense en moyenne 5 400 F CFA (8,20 euros) par mois, il n’hésite pas à débourser près de 13 500 F CFA (20,60 euros) en Guinée équatoriale… même si, à 150 F CFA (23 centimes d’euro) la minute, les tarifs restent chers et n’ont pas encore baissé, malgré la concurrence. « Ce sont les dépenses par usager les plus élevées de toutes les filiales d’Orange », précise un cadre de Getesa.

La bataille entre les deux opérateurs pour la conquête de parts du marché de la téléphonie mobile passe par une offre plus diversifiée. Droit d’aînesse oblige, Getesa, dont le chiffre d’affaires annuel avoisine 50 milliards de F CFA (76,3 millions d’euros), bénéficie d’une cote de notoriété particulièrement haute – même si son image a pâti, l’an dernier, des difficultés d’accès à internet. Elle a investi 316 millions de F CFA en 2009 pour la formation et, disposant d’un réseau couvrant désormais tout le territoire, prévoit d’investir dans une trentaine de nouveaux sites.

S’il ne couvre pour l’instant que Bata et Malabo, Hits projette quant à lui d’investir 100 millions de dollars sur le long terme, notamment pour élargir sa couverture.

Course à la technologie

la suite après cette publicité

Outre les appels, la messagerie vocale, les SMS ou encore la vente d’appareils, les opérateurs offrent désormais moult petits plus. Getesa propose un roaming pour ses clients Equapro, a mis en service un forum de discussion (Chateo) et a lancé des quiz, qui remportent un grand succès. Hits, dont les clients ont adoré les offres de sonnerie personnalisée, compte passer à la téléphonie 3G à la fin de 2010.

Les deux opérateurs envisagent d’élargir leurs formules de forfaits (post paid) à davantage d’abonnés, à la condition que soit mis en place un système de recouvrement fiable.

la suite après cette publicité

Début mai 2010, l’accès à internet, notamment via l’ADSL, s’est nettement amélioré pour les abonnés de Getesa, grâce à l’achat par l’opérateur de bandes passantes libérées sur des satellites par des filiales du groupe.

Hits, pour sa part, compte développer les technologies wifi, notamment la norme wimax. Pour les deux opérateurs, outre la connexion Bata-Malabo par câble, en cours, le réseau internet ne sera réellement performant que lorsque la capitale économique sera connectée au câble sous-marin à fibre optique ACE (Africa Coast to Europe), dont la pose a été confiée à Alcatel-Lucent Submarine Network. Pour cela, il faudra attendre 2012.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

L’entreprise nationale, créée en 2007, est concurrencée sur les vols continentaux. © Vincent Fournier pour J.A.

Un ciel chargé