La Minurcat plie bagages
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« Vous avez 2 500 Casques bleus repliés sur leurs positions derrière des rangées de barbelés et de mamelons, qui ne sortent jamais », s’emportait en avril Idriss Déby Itno. Le président tchadien, qui réclamait depuis le 9 février le départ de la Minurcat (Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad), peut se réjouir : bientôt, c’est du pays que les Casques bleus sortiront.
Le 25 mai, un peu plus d’un an après son installation, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité le retrait de cette force. Il se fera en deux temps, le 15 juillet puis le 31 décembre 2010. D’ici là, la mission onusienne laissera aux forces armées tchadiennes le soin de protéger réfugiés et déplacés et se concentrera sur la formation de la gendarmerie et de la police.
Créée en 2007 et installée en 2009 pour assurer la sécurité de 250 000 réfugiés du Darfour et 180 000 déplacés au Tchad et en Centrafrique, la Minurcat n’a que partiellement rempli sa mission. Pour autant, la décision du Conseil de sécurité, « prématurée et dangereuse », entraînera « une hausse de l’insécurité dans la région », affirme Amnesty International. Accusé de vouloir créer « un vide » sécuritaire, le gouvernement tchadien assure que la relève sera assurée par les DIS (Détachements intégrés de sécurité, formés par l’ONU) et par une future force mixte Tchad-Soudan de 3 000 hommes. Ce départ inquiète toutefois l’opposition, qui veut y voir une manœuvre de Déby Itno afin de se débarrasser d’observateurs extérieurs en prévision des prochaines élections prévues en 2011, mais aussi Bangui. Le gouvernement centrafricain, qui n’a jamais demandé le retrait de la Minurcat, a déploré cette décision et a demandé à l’ONU de continuer à former sa gendarmerie.
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