Sambi compte ses amis

Dans la période de troubles que traversent les Comores, le président peut compter sur le soutien de la Libye, de l’Iran et des pays du Golfe.

Le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi. © AFP

Le président comorien, Ahmed Abdallah Sambi. © AFP

Publié le 2 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Jusqu’à quand Ahmed Abdallah Sambi sera-t-il président ? Difficile à dire tant les négociations menées par Francisco Madeira, l’envoyé spécial de l’Union africaine (UA), piétinent. Entamées le 24 mai à Moroni, suspendues le lendemain, reprises le 26 – le jour de la fin du mandat initial de Sambi, prolongé après la révision constitutionnelle du 1er mars –, elles ont été interrompues le 27 pour une durée indéterminée.

L’opposition parle désormais de lui comme de « l’ancien président ». Sur l’île de Mohéli, des heurts opposent, depuis le 25 mai, les forces de l’ordre aux manifestants, qui ont érigé des barricades dans les rues de Fomboni, la capitale.

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Sambi peut compter sur le soutien de nombreux pays amis. L’Iran et la Libye l’appuient militairement. Dès 2006, Téhéran a envoyé des formateurs auprès de la garde présidentielle. Tripoli paie la solde des militaires et finance le recrutement de dizaines de soldats étrangers (des « mercenaires », pour l’opposition). Les pays du Golfe – Qatar et Émirats arabes unis en tête – financent, eux, le salaire des fonctionnaires et des projets d’infrastructures.

Plus impliquées dans les négociations politiques, la France et l’Afrique du Sud s’appliquent à rester relativement neutres – à l’instar de la Chine, fidèle à elle-même. Une attitude dénoncée par l’opposition, qui s’attendait à ce que Paris se montre plus critique à l’égard d’un président qui a pris ses distances avec l’ex-puissance coloniale.

Tout en prenant soin de ne pas marcher sur les plates-bandes de l’UA, accusée à Mohéli d’être pro-Sambi, l’ambassadeur Luc Hallade exhorte les parties à s’entendre – et l’opposition à la modération. La France n’a guère envie de gérer de nouvelles revendications rattachistes, après celles d’Anjouan en 1997. Ces derniers jours, des drapeaux français ont flotté à Fomboni.

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