Olivier Stirn
Conseiller du président français, Nicolas Sarkozy, pour l’Union pour la Méditerranée (UPM)
Jeune Afrique : Plusieurs chefs d’État subsahariens redoutent que l’UPM ne contribue à diluer les relations entre l’Europe – notamment la France – et l’Afrique…
Olivier Stirn : Ma mission est de prouver que l’UPM n’est pas un fossé, mais un pont entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. Pour cela, je dois faire en sorte qu’un certain nombre de réalisations prévues dans le cadre de l’UPM le soient aussi dans les pays du Sahel, puis dans ceux d’Afrique centrale. En réalité, le président Sarkozy souhaite constituer un axe Eurafrique dont l’UPM serait le cœur.
L’autre intérêt de l’Union est d’orienter l’ensemble de l’Europe, notamment en matière de crédits, vers le sud, alors que l’Europe du Nord avait plutôt un tropisme oriental. Loin d’abandonner l’Afrique, il s’agit donc de consolider les liens avec elle. Nous avons par exemple un plan très ambitieux de 50 milliards d’euros pour l’énergie solaire. Grâce à un fonds d’investissement à ma disposition, je vais pouvoir en affecter une partie à l’Afrique subsaharienne. Ce qui est vrai pour l’énergie l’est aussi pour les infrastructures, les transports, l’accès à l’eau ou l’assainissement.
L’UPM est-elle le bon instrument pour orienter des crédits vers l’Afrique dès lors que son avenir est loin d’être assuré ?
N’oubliez pas que l’UPM, c’est l’Europe. On aurait pu craindre que la guerre de Gaza et, au-delà, le conflit israélo-palestinien provoquent sa disparition. Nous en sommes très loin parce qu’on s’appuie sur des projets économiques, écologiques et culturels sur lesquels les 43 pays membres sont d’accord. Travailler ensemble permet peu à peu d’établir un climat de confiance.
Sera-ce le message envoyé lors du prochain sommet Afrique-France, à Nice ?
Oui, ce sera l’un des points abordés. Ensuite, le prochain sommet de l’UPM doit, en principe, réunir à Barcelone les chefs d’État des 43 pays membres. Certes, les problèmes politiques existent, mais les choses avancent. Au bénéfice du continent, j’insiste. Les vingt prochaines années seront celles de l’Afrique, qui connaîtra un formidable développement. Les investissements publics et privés affluent. Tous ceux qui ont des capitaux savent qu’il faut investir là-bas pour les faire fructifier. Une croissance annuelle comprise entre 10 % et 12 %, c’est possible. Le continent connaîtra alors un développement comparable à celui de l’Asie.
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