Chomsky prend Israël à son propre jeu
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L’intellectuel juif américain Noam Chomsky, 81 ans, a réussi à transformer le refus d’Israël de le laisser entrer en Cisjordanie en victoire morale d’autant plus retentissante qu’elle a été médiatisée. Le 16 mai, l’universitaire du Massachusetts Institute of Technology (MIT) se présente à un poste frontalier jordanien côté israélien pour entrer en Cisjordanie, où il doit donner une conférence à l’université palestinienne de Bir Zeit, à Ramallah. Interrogé trois heures durant sur les raisons de sa venue, il voit le tampon « Accès refusé » apposé sur son passeport par les soldats de Tsahal.
Le ministère israélien de l’Intérieur reconnaît rapidement qu’une erreur a été commise, puisque Chomsky ne figure « sur aucune liste noire ». Mais, pour le linguiste, c’est une punition délibérée, car il n’avait pas programmé de conférence équivalente dans l’État hébreu. Invité à renouveler sa tentative par les autorités israéliennes, Chomsky n’en fait rien. Et décide de les prendre à leur propre jeu. Le 18 mai, après s’être entretenu au téléphone avec le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, il donne une vidéoconférence à Amman. Retransmise en direct sur Al-Jazira et rediffusée le surlendemain, elle aura finalement touché un public beaucoup plus large que les étudiants de Bir Zeit.
« Les soldats m’ont dit que le gouvernement d’Israël n’aimait pas ce que j’écrivais », a rapporté Chomsky. Au jeune officier qui l’a interrogé, il a également confié qu’il n’avait été refoulé d’un pays qu’une seule fois dans sa vie : c’était par la Tchécoslovaquie « soviétique », en 1968, après la répression du « printemps de Prague »…
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