Union pour un référendum

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 4 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Main dans la main, ils iront au feu ensemble. Comme au bon vieux temps de la Coalition Arc-en-Ciel (Narc), en 2002, quand ils s’étaient unis pour barrer la route au dauphin de Daniel arap Moi – Uhuru Kenyatta –, le président, Mwai Kibaki,­ et le Premier ministre, Raila Odinga, feront campagne ensemble en faveur du oui à la nouvelle Constitution. Difficile de croire en cet attelage contre-nature où les féroces adversaires de l’élection présidentielle de la fin de 2007, qui a conduit le pays au bord du gouffre (plus de 1 000 morts, 300 000 déplacés) se retrouvent bras dessus, bras dessous. À vrai dire, cette union ressemble fort à un gentlemen’s agreement. Dans le texte de la Loi fondamentale qui sera soumise à référendum le 4 août 2010, il n’est en effet plus question de ce poste de Premier ministre défendu par Raila Odinga depuis huit ans. En clair : si le oui l’emporte, le prochain président sera maître de l’exécutif. Ainsi, quand Odinga sera en mesure d’accéder à la magistrature suprême, en 2012 – Kibaki ne peut plus se présenter –, il ne sera a priori pas obligé de composer avec, par exemple, Kalonzo Musyoka, Martha Karua, Uhuru Kenyatta ou William Ruto. D’ailleurs, parmi tous ces candidats potentiels à la future présidentielle, seul le très controversé Ruto (ancien ministre de l’Agriculture rétrogradé à l’Éducation supérieure) arborera la couleur rouge du non aux côtés des religieux chrétiens opposés, eux, aux tribunaux de cadis (qui peuvent légiférer en matière de mariage et d’héritage pour les musulmans)… En toute logique, le vert du oui devrait l’emporter. Ce consensus général rassure la communauté internationale, qui craignait de nouvelles violences alors même que la Cour pénale internationale n’a pas terminé son enquête sur celles de 2007-2008.

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