Welcome, Tatie Obama !

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Publié le 28 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche, est formel : « Nous n’avons joué aucun rôle dans cette affaire. » En clair, le président Obama n’a pesé en rien sur le cours de la justice pour que la demi-sœur de son père, Zeituni Onyango – qui l’avait accueilli à l’aéroport et hébergé plusieurs jours lorsqu’il s’était rendu pour la première fois au Kenya, en 1988 –, obtienne, le 14 mai, l’asile aux États-Unis.

Une semaine avant l’élection de novembre 2008, le quotidien britannique The Times avait révélé que la tante kényane du candidat démocrate occupait illégalement un logement social de la ville de Boston et qu’elle était, depuis 2004, sous le coup d’un arrêté d’expulsion. Interrogé à ce sujet, Obama avait alors affirmé ignorer que sa demande d’asile politique avait été refusée et avait tranquillement assuré : « Si elle est aux États-Unis en violation de la législation, alors les lois doivent être appliquées. » Sans doute pour ne pas être accusé d’avoir renvoyé la tante d’un présidentiable dans son pays, l’administration Bush avait exigé que la Maison Blanche soit informée de toutes les expulsions…

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Le 1er avril 2009, Zeituni Onyango avait comparu devant un tribunal de Boston. Hors de toute présence médiatique, à la demande de Margaret Wong, son avocate. Leonard Shapiro, le juge de l’immigration, avait repoussé l’échéance d’un an, demandant à ce que son cas soit réexaminé en 2010 – soit huit ans après le dépôt de sa première demande. Le 14 mai dernier, Shapiro a finalement tranché en sa faveur, sans expliciter les motifs de sa décision.

La presse a avancé l’idée que Zeituni, en tant que Luo, risquait d’être victime de violences ethniques au cas où elle retournerait au Kenya. Une hypothèse dénuée de tout fondement : le Premier ministre, Raila Odinga, est lui aussi luo, tout comme Sarah Obama, la grand-mère, devenue une star mondiale avant même l’élection de son petit-fils. Shapiro aura plus probablement tenu compte de l’état de santé de Zeituni. Âgée de 58 ans, elle est atteinte du syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune du système nerveux périphérique, et doit subir des plasmaphérèses (échanges plasmatiques) – un traitement non disponible dans son pays.

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