Botswana, Tunisie… les bons élèves des agences de notation

S and P passe au crible la dette de 18 pays africains. © Reuters

S and P passe au crible la dette de 18 pays africains. © Reuters

Publié le 25 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Trois petites lettres (A, B et C), magiques pour les uns, dramatiques pour les autres. Trois petites lettres qui traduisent la capacité des États, mais aussi celles des entreprises, à emprunter sur les marchés financiers. Les notes s’étalent de AAA (l’emprunteur a un risque très faible de non-remboursement) à CCC. Très rarement, les agences de notation financière recourent à la lettre D, signe d’une quasi-faillite. Cette notation du risque permet aux investisseurs de mesurer le degré de solvabilité de l’emprunteur, donc de décider de lui prêter ou non de l’argent. Et de lui imposer un taux d’intérêt plus ou moins élevé. La notation est monopolisée par les big three : Standard & Poors (S&P), Moody’s et Fitch. La légitimité et la probité des trois agences de notation sont contestées, jusqu’à en faire des boucs émissaires de la crise actuelle au regard de leur extrême sévérité dans la notation de la Grèce, notamment. Le 27 avril, S&P a dégradé d’un coup de trois échelons la note de la Grèce, passant de BBB+ à BB+, déchaînant un effet dévastateur dans toute la zone euro. La dette grecque de 200 milliards d’euros correspond à 80 % du PIB du pays. « Avec une dette extérieure de 15 % à 25 % du PIB, les pays africains feraient rêver de nombreux pays du Nord », souligne Jean-Marc Gravellini, responsable du département Afrique de l’AFD. Et c’est le cas. La dette de dix-huit pays africains (la demande de notation est faite par les États) est passée au crible de S&P. Le Botswana (A+), l’Afrique du Sud (A), la Tunisie et même la Libye (A– toutes les deux) sont les meilleurs élèves du continent, suivis du Maroc (BBB+). Le Gabon, le Cameroun, le Sénégal, le Burkina Faso et l’Égypte (BBB–) figurent parmi les moins bien notés. « Les agences de notation, si elles sont sérieuses, sont nécessaires pour rassurer les marchés et les investisseurs. D’ailleurs, après l’obtention du point d’achèvement avec le FMI [qui doit aboutir à l’annulation quasi totale de la dette ivoirienne, NDLR], nous envisageons de demander la notation de la Côte d’Ivoire », promet Charles Koffi Diby, le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances. 

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