Préval face à la rue
À tort ou à raison, l’opposition soupçonne le chef de l’État de vouloir s’accrocher au pouvoir.
Le président haïtien René Préval fait face à un nouveau défi : la contestation de la rue. Le 10 mai, la première manifestation d’envergure à Port-au-Prince depuis le séisme du 12 janvier a dégénéré. À l’appel de 28 organisations politiques, quelque 3 000 manifestants, parmi lesquels des partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, se sont regroupés aux abords du palais national – ou de ce qu’il en reste – avant que la police ne les disperse en tirant des grenades lacrymogènes.
Les manifestants ont exigé le départ du chef de l’État, qu’ils soupçonnent de vouloir rester en place après la fin de son mandat, en février 2011. « Il utilise la catastrophe pour rester au pouvoir le plus longtemps possible », a commenté l’un d’eux dans la presse locale. « Préval est un dictateur en puissance, comme ses prédécesseurs », assurent certains leaders de l’opposition – ce que contestent des collaborateurs du président et beaucoup de fonctionnaires internationaux.
Quelques heures avant la marche, le Sénat avait adopté un amendement très controversé autorisant Préval à rester au pouvoir jusqu’au 14 mai 2011 dans l’hypothèse où l’élection présidentielle ne pourrait être organisée avant le mois de novembre prochain.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...