Abdallah défend la mixité
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La bataille fait rage dans le royaume saoudien entre réformateurs et conservateurs. Dernier épisode en date : l’affaire Ghamdi. Dans la semaine du 19 avril, le quotidien Okaz, proche du pouvoir et des milieux d’affaires, publie un entretien avec Ahmed al-Ghamdi, directeur de l’antenne locale de la très redoutée mutawa (« police des mœurs »), à La Mecque, dans laquelle ce dernier dénonce la ségrégation des femmes dans l’espace public. Ghamdi condamne notamment la confusion entretenue par les membres les plus conservateurs du Haut Conseil des oulémas (Hay’at Kibar al-Ulama) et de la police des mœurs autour des notions d’ikhtilat et de khulwa. Selon lui, les hadiths (traditions du Prophète) ne rejettent aucunement la mixité dans l’espace public (ikhtilat) mais plutôt les relations avec des personnes corrompues (selon l’acception moderne du terme khulwa).
Ces déclarations déclenchent une levée de boucliers parmi les tenants de l’orthodoxie wahhabite. Le président de la Hay’at, Abdelaziz al-Humayn, se fend, le 25 avril, d’un communiqué dans lequel il annonce le limogeage de Ghamdi. Le même jour, cette annonce est retirée sans explication. Le lendemain, c’est au tour du porte-parole national de la Hay’at, Abdelmohsen al-Qaffari, d’écrire dans Al-Watan, quotidien proche des réformateurs, qu’il ne s’agit que d’une « rumeur » et que Ghamdi est maintenu dans ses fonctions.
Beaucoup voient derrière le recul de Humayn la main du roi Abdallah, lequel a confirmé son soutien à Ghamdi. Depuis les années 1990, et plus encore après les attentats du 11 Septembre, Abdallah a pris position en faveur d’un wahhabisme réformé et d’une politique plus libérale à l’égard des femmes.
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