Les syndicats de Shell Afrique luttent « on line »

Assiste-t-on à une première mobilisation syndicale coordonnée à l’échelle du continent africain ? En annonçant qu’il allait céder ses activités « aval » * dans 21 pays d’Afrique, le groupe Shell n’a pas seulement alarmé ses 3 000 salariés du continent. Il a fait l’unanimité contre lui.

Capture d’écran d’un forum Facebook des salariés de Shell. © Facebook

Capture d’écran d’un forum Facebook des salariés de Shell. © Facebook

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 20 mai 2010 Lecture : 1 minute.

Des actions disparates – menées à Casablanca, Tunis, Dakar, Ouagadougou ou Accra – aux actions concertées, il n’y avait qu’un pas. Ou, plutôt, un clic de souris. Car le pétrolier anglo-néerlandais le découvre à ses dépens, un réseau social sur internet se révèle d’une redoutable efficacité pour mettre au point une stratégie commune et se donner une visibilité mondiale.

Créé sur Facebook, le forum « Shell people are not for sale » recueille les témoignages des salariés, des photos et des vidéos de leurs sit-in. « Notre but est d’échanger des documents et de synchroniser nos actions, explique Imed Ben Ameur, salarié de Shell Tunisie et l’un des administrateurs du site. Nous organisons aussi des téléconférences hebdomadaires entre les délégués du personnel. »

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Une quinzaine de pays – la plupart francophones – ont rejoint le réseau. Les autres devraient suivre. Les témoignages affluent : « Shell m’a trahi… Shell doit payer ! », « Je lui ai donné onze ans de ma vie ! »

Du côté de la direction, la tension est palpable. Les courriers aux salariés se succèdent, mais les modalités de vente restent floues. Une première lettre indiquait que le groupe privilégierait la vente entreprise par entreprise, ce qui réduirait la marge de manœuvre des syndicats.

Mais dans son dernier courrier, Xavier Le Mintier, le vice-président Afrique, parle « d’une transaction par vente des actions », une option qui marque un recul de la direction, puisqu’elle « n’affecte pas la relation contractuelle entre employé et employeur ». Une négociation commune serait alors envisageable. Ce qui n’a pas échappé aux syndicats : le 12 mai, une revendication « africaine » a été adoptée. Elle prévoit notamment la participation des salariés dans la nouvelle entité, une indemnisation et un intéressement sur la vente.

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* Réseau de distribution de carburant – 1 520 stations-service – et activités annexes : lubrifiants, vente aux professionnels, aviation et marine, bitume, stockage et gaz de pétrole liquéfié (GPL).

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