Kapuscinski dévoilé
Il n’a fallu que quelques jours à la maison d’édition Swiat Ksiazki pour écouler les 130 000 exemplaires de la première édition de Kapuscinski non-fiction, la nouvelle biographie du célèbre reporter polonais décédé en 2007. Un texte dont les droits ont déjà été vendus en français (éditions Les Arènes, à paraître à l’automne 2011), en italien, en espagnol, en néerlandais, en hongrois et en anglais. Le parfum de scandale qu’il dégage est de nature à propulser les ventes. Avant même sa parution, début mars, la veuve de Ryszard Kapuscinski avait vainement tenté de l’interdire, après avoir ouvert ses archives au journaliste Artur Domoslawski. La cause de son ire ? Un texte qui, pour la première fois, n’est pas hagiographique.
Domoslawski, qui reconnaît en son aîné un « mentor », a découvert que l’auteur célébré d’Ébène, du Shah et du Négus était un coureur de jupons, qu’il avait sans doute entretenu des liens avec le régime communiste et les services de sécurité polonais, et que, enfin, il s’était permis quelques petits arrangements avec la réalité… C’est surtout ce dernier élément qui suscite la polémique. Le globe-trotter aurait, sinon inventé, du moins enrichi sa propre légende. Contrairement à ce qu’il affirmait, il n’aurait pas rencontré Che Guevara et Patrice Lumumba, ni assisté à un massacre commis à Mexico en 1968, ni été sauvé de la mort à la dernière seconde, au Congo, face à un peloton d’exécution…
Ryszard Kapuscinski aurait fait de sa vie une histoire et, parfois, mélangé dans ses livres journalisme et littérature. Les gardiens de la stricte déontologie journalistique se récrieront, mais les textes du célèbre Polonais demeurent incontournables…
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