Quand les Bourses africaines ouvrent leurs portes aux PME
De Nairobi à Accra, les places financières veulent doper la croissance en créant des compartiments aux conditions d’entrée assouplies.
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Ticket d’entrée élevé, processus administratif complexe, nouvelles réglementations contraignantes… Faire son entrée en Bourse peut tourner au cauchemar pour les petites sociétés africaines. Afin de rendre cette perspective plus attrayante, certaines places boursières mettent en place des compartiments ciblant spécifiquement les PME. Fin janvier, la Bourse de Nairobi (Nairobi Securities Exchange, NSE), qui possède un marché alternatif (Alternative Investment Market, AIM) depuis 2000, a lancé le Growth Enterprise Market Segment (Gems), compartiment dévolu à la croissance des entreprises avec des exigences encore assouplies pour y entrer. « Il a fallu du temps. La question était de savoir comment développer un tel marché sans nécessairement réduire les garanties dont bénéficient les investisseurs », indique Donald Ouma, directeur des marchés et du développement de nouveaux produits à la NSE. En outre, il précise que la Bourse kényane s’était inspirée de ce qui avait été fait à Johannesburg pour son AltX (marché destiné aux PME), à la Bourse égyptienne et à la Bourse de Dar es-Salaam, en Tanzanie.
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Jusqu’à présent, huit sociétés d’intermédiation boursière ont été désignées à la NSE pour attirer les petites entreprises vers ce nouveau compartiment et les guider à travers les différents processus de cotation. « Nous ciblons cinq entreprises supplémentaires cette année », précise Donald Ouma. Alors que les sociétés cotées sur le marché principal de la NSE doivent justifier d’au moins 1,14 million de dollars d’actifs (environ 880 000 euros), les entreprises candidates, elles, doivent seulement attester de douze mois de fonds de roulement pour être cotées sur ce nouveau marché. Les autres prérequis ont également été assouplis.
En mars 2013, c’était au tour d’Accra de mettre en place un compartiment consacré aux PME – le marché alternatif du Ghana (GAX). La Banque africaine de développement (BAD) a accordé à la Bourse du Ghana (GSE) 600 000 dollars sur un fonds de 1,1 million de dollars permettant aux sociétés intéressées par une cotation de payer les services consultatifs nécessaires pour entrer en Bourse. « Cet argent, les entreprises le reversent au terme de l’introduction en Bourse », explique Ekow Afedzie, le directeur général adjoint de la GSE. Les sommes requises sont quatre fois moins élevées pour le GAX que pour la cotation principale – à 520 000 dollars. Quant aux frais annuels d’inscription, de 1 040 dollars, ils sont fixes et non pas proportionnels à la capitalisation de la société. En outre, toutes les entreprises candidates à la cotation doivent trouver un garant pour souscrire les capitaux qu’elles veulent lever.
La bourse kényane s’est inspirée des places tanzanienne et sudafricaine pour lancer son marché
Au Kenya, Donald Ouma espère que les nouvelles réglementations – qui exigent que 35 % du capital des sociétés exploitant des ressources naturelles soient détenus par un actionnaire local – contribuent à attirer les entreprises vers le Gems. « Des sociétés de prospection dans les industries extractives non bénéficiaires peuvent s’y positionner », indique-t-il, en précisant que ces dernières peuvent être des filiales de compagnies étrangères.
Trésorerie
La Bourse de Jo’burg, elle, procède différemment pour attirer les sociétés d’exportation. En janvier, elle a annoncé qu’elle permettrait aux entreprises toujours en phase de prospection d’être cotées. Connues comme les « sociétés d’acquisition à vocation spécifique » ou cash shells (Spac), elles sont courantes sur des marchés comme celui de Londres, où des sociétés minières ou pétrolières sont cotées afin de lever des fonds pour leurs opérations. Selon la nouvelle réglementation du JSE pour les Spac, les entreprises souhaitant être cotées sur le marché principal doivent déjà avoir levé 56 millions de dollars, ce seuil tombant à 50 millions de rands (4,2 millions d’euros) pour l’AltX. Les sociétés doivent également achever l’acquisition d’un « actif viable » dans les deux ans suivant leur cotation.
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