Au nom des Égyptiennes
« Femmes du Caire », un drame poignant sur la condition des femmes en Égypte.
Extrait de « Femmes du Caire », de Yousry Nasrallah. © Pyramide Distribution
Après avoir débuté comme assistant de Youssef Chahine, Yousry Nasrallah a acquis depuis longtemps ses galons de « grand » du cinéma égyptien. Son premier film, Vols d’été, a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1988. Et La Porte du soleil a connu un succès international en 2004.
Son nouveau long-métrage, Femmes du Caire, se situe dans le droit-fil de la tradition du mélo égyptien. Grâce à un scénario habile de Waheed Hamed, qui a adapté sur grand écran L’Immeuble Yacoubian, d’Alaa el-Aswany, Nasrallah tente pour la première fois une incursion – totalement réussie – dans le cinéma dit populaire. Femmes du Caire raconte l’histoire de Hebba et Karim, un couple de jeunes journalistes à qui tout réussit. Mais alors qu’elle fonde sa popularité sur un talk-show politique sur une chaîne privée, lui rêve de devenir le rédacteur en chef d’un grand titre de la presse gouvernementale. Une promotion qu’on lui promet mais à condition qu’il réussisse à « calmer » sa femme, dont la pugnacité professionnelle irrite le pouvoir.
Celle-ci, faussement soumise, accepte de se tourner vers des sujets de société : des faits divers impliquant des femmes. Et il apparaît vite que ce nouveau terrain d’investigation n’est pas moins miné que le précédent. À tel point que la vie d’Hebba se retrouve menacée… par l’homme qu’elle aime et qui l’aime. Il ne peut s’imaginer incapable de maîtriser sa femme. Et finit par la frapper. La journaliste devient alors elle-même un sujet de fait divers, qu’elle raconte en direct, le visage tuméfié.
