L’armée hausse le ton

L’armée turque, dont certains hauts gradés sont visés par la justice pour des complots présumés contre le gouvernement, n’entend pas se laisser faire. Et le fait savoir… bruyamment.

Un char de l’armée turque, lors d’une incursion dans le nord de l’Irak. © SIPA

Un char de l’armée turque, lors d’une incursion dans le nord de l’Irak. © SIPA

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Publié le 12 mai 2010 Lecture : 1 minute.

Erzurum (est de la Turquie), 5 mai. Un procureur, des membres des services secrets et des commandants de gendarmerie – treize personnes au total – comparaissent devant la 2e chambre criminelle. Ils sont accusés d’appartenir à une branche locale du gang Ergenekon – ces quelque deux cents membres de l’establishment laïc soupçonnés d’avoir ourdi des complots et des coups d’État contre le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP. Les inculpés, qui encourent dix ans de prison, auraient participé à la mise en œuvre d’un « plan antiréactionnaire » destiné à salir la réputation de l’AKP. Par exemple, en montant de toutes pièces des arrestations d’islamistes pris en flagrant délit de détention d’armes ou de trafic de drogue.

Mais le principal accusé manque à l’appel. Saldiray Berk, général quatre étoiles et commandant de la 3e armée, avait, ce jour-là, un emploi du temps très, très chargé. Avec ses pairs de l’état-major, il a néanmoins tenu à faire passer un message personnel au tribunal : au moment où les juges vérifiaient l’identité des prévenus, leurs voix ont été couvertes par le vrombissement de deux chasseurs F16 qui survolaient le palais de justice ! En janvier, déjà, un imposant convoi militaire avait traversé la ville alors qu’un colonel avait été placé en détention préventive. Ces menaces surviennent au moment le gouvernement tente de faire adopter une réforme constitutionnelle visant à réorganiser le pouvoir judiciaire au détriment du camp laïc.

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