Des élections, vite !

Publié le 14 mai 2010 Lecture : 1 minute.

La trêve aura duré trois mois. Après le séisme, l’opposition s’était tue, jouant la carte de l’union nationale (les législatives du 28 février ont naturellement été repoussées). Mais le 8 avril, elle a redonné de la voix pour s’opposer au projet de loi prolongeant l’état d’urgence de dix-huit mois et renforçant les prérogatives du président – notamment en matière budgétaire et foncière. Il a fallu l’intervention de diplomates étrangers pour convaincre les sénateurs d’adopter le texte.

« Nous pensons que le pouvoir utilise la catastrophe pour tenter de se renforcer », estime Paul Evans, un des leaders de l’opposition. Pourtant, à en croire un diplomate français, « Préval ne cache pas son envie d’en finir dès que possible avec ce mandat ». À plusieurs reprises, le chef de l’État, élu en 2006, a affirmé vouloir organiser au plus vite une élection présidentielle (annoncée pour février 2011) et, selon plusieurs sources, il n’aurait pas l’intention d’être candidat. « Il est fatigué de tout cela », indique un haut fonctionnaire haïtien.

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Très critiqué pour son manque de charisme, Préval est en outre accusé de se laisser dicter la marche à suivre par la communauté internationale. Un certain nombre d’opposants refusent notamment de rencontrer les membres de la Commission mixte intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), créée pour gérer les fonds promis par les bailleurs et coprésidée par Bill Clinton. « Ils dénoncent l’ingérence étrangère, mais sans cela, l’aide aurait été beaucoup moins importante, par crainte de la corruption. Préval est important, parce que les étrangers lui font confiance », assure Joseph Maxi Gracia, du Pnud.

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