Club de Paris : opération annulation des dettes
Le Club de Paris, qui tient le compte des dettes impayées des États, a publié son bilan début mai.
Groupe informel spécialisé dans le traitement des dettes impayées, le Club de Paris se définit, modestement, comme une « non-institution ». Une non-institution qui pèse lourd : 326 milliards de dollars, selon le bilan publié le 3 mai. Soit la somme de toutes les créances dues par près de 150 pays aux États membres du Club. Selon Claire Cheremetinski, sa secrétaire générale, cette publication vise « à renforcer la transparence concernant la dette ».
Le Club veut sortir de l’ombre en montrant qu’il n’est pas – ou plus – cet ogre qui pousse ses débiteurs au suicide, sinon à l’asservissement. Le groupe est né après le premier défaut de paiement de l’Argentine en 1956. Les créanciers publics s’étaient alors retrouvés à Paris pour unifier leurs positions et obtenir le remboursement de leurs créances, majorées de pénalités de retard… Depuis, le Club se réunit à chaque crise et s’est doté d’une équipe d’une dizaine de personnes au sein de la direction du Trésor français. Le traitement des impayés fait désormais l’objet d’un compte rendu détaillé, accessible sur le site internet du Club, inauguré en juin 2009.
Le bilan du 3 mai dresse l’état des créances de 148 pays au 31 décembre 2009. Chacun, qu’il soit bon ou mauvais payeur, sait précisément à quoi s’en tenir. Les montants varient de 3 millions de dollars pour le Niger à 37 milliards pour l’Indonésie, en passant par Cuba (30 milliards), l’Inde (21 milliards), l’Égypte (15 milliards) ou la Turquie (7 milliards).
Dans un geste de bonne volonté, le Club a promis d’annuler la majeure partie des dettes qui restent dues par les pays pauvres les plus endettés – dont la plupart sont africains – à hauteur de 27 milliards de dollars. Et il presse les autres bailleurs de fonds, notamment la Chine, de faire preuve de la même mansuétude.
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