2iE veut jouer à l’international

Mettant en avant la reconnaissance de ses diplômes en France, l’école d’ingénieurs n’a pas peur de se comparer aux grandes institutions européennes.

Très panafricaine (60 % de non-Burkinabè), l’école est reconnue d’utilité publique. © 2iE

Très panafricaine (60 % de non-Burkinabè), l’école est reconnue d’utilité publique. © 2iE

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 17 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Une école africaine dans un salon français ? C’est le choix fait il y a quelques mois par l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement, connu également sous le nom de 2iE. Cette école basée au Burkina a en effet participé fin janvier et début février à plusieurs salons étudiants organisés à Paris. Pour Paul Giniès, directeur général de cet établissement d’enseignement supérieur, l’objectif était clair : « Convaincre les étudiants africains qu’ils peuvent trouver un relais nouveau, d’aussi bonne qualité que ce qu’ils trouveraient en France, avec un diplôme qui leur assure un emploi », expliquait-il à Jeune Afrique dans le cadre de l’un de ces salons.

Diplômes reconnus en France

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L’école compte 865 étudiants à qui elle propose des diplômes d’ingénieur des travaux publics avec des spécialités en environnement, en eau ou en génie civil, ainsi que des masters spécialisés destinés aux salariés. « Nous accueillons également chaque année 1 400 professionnels pour des formations de courte durée », ajoute Paul Giniès. Depuis 2009, l’école a un argument de poids à faire valoir auprès des étudiants africains : elle est la seule en Afrique (moins d’une dizaine dans le monde entre la Suisse, la Belgique et le Vietnam) dont les diplômes sont reconnus officiellement en France, grâce à l’accréditation de la Commission française des titres d’ingénieurs (CTI). Tous les ingénieurs de cette école peuvent donc prétendre à cette qualification dans l’Hexagone. Si en Afrique le rang d’ingénieur n’a pas encore le même prestige qu’en Occident, les choses changent. Créée en 1969 par quatorze États africains, sous le nom de Groupe EIER-ETSHER, 2iE milite en ce sens depuis 2005, date du début d’une importante réforme de fond. Très panafricaine, puisque 60 % de ses étudiants ne sont pas burkinabè, l’école bénéficie d’un statut privilégié : reconnue d’utilité publique, elle jouit d’un « statut diplomatique » qui protège l’ensemble de ses étudiants. En matière de débouchés, 2iE joue également dans la cour des grands : elle revendique ainsi un taux d’emploi de 90 % six mois après la sortie. Un chiffre meilleur qu’en France, même si les salaires de sortie ne sont bien évidemment pas équivalents (moins de 1 000 euros par mois).

3 000 euros par an

Parmi les objectifs de l’école depuis quelques années : augmenter le nombre d’étudiants, sur site et à distance, accroître la proportion des femmes, s’ouvrir au monde anglophone tout en maintenant son efficacité en termes d’emplois. 2iE a reçu pour cela le soutien massif de nombreux bailleurs de fonds, dont l’Agence française de développement et la Banque mondiale, qui lui ont accordé plusieurs millions d’euros pour se développer. Seule ombre au tableau : l’école est financièrement élitiste puisque la scolarité de base coûte environ 3 000 euros par an. Pour les masters, la facture tourne autour de 7 000 euros pour deux années. Mais, là aussi, 2iE a trouvé l’argument imparable : le coût de la vie locale, très bas, alors que dans la plupart des villes françaises par exemple, le loyer d’un studio d’étudiant dépasse souvent allègrement les 2 500 euros par an.

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