Dans le couloir de la mort

Publié le 29 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Arrêté et condamné en 2004 à la peine capitale, le jeune Ghanéen Kofi Nti a eu, le 19 avril, son premier contact avec le monde extérieur. Il a pu s’entretenir au téléphone avec un proche parent, James Kwabena Osei, député de sa région natale, Techiman-Forikrom, située à 400 km au nord-est d’Accra. Il avait 20 ans quand il a été arrêté par la police libyenne avec 40 autres immigrés subsahariens, tous accusés d’avoir tué un migrant zimbabwéen.

Dans une interview diffusée par la radio ghanéenne Peace FM, le député raconte que Kofi Nti lui a assuré qu’il est innocent et, surtout, que tous les autres inculpés ont pu être libérés après avoir payé la somme d’argent demandée par leurs geôliers. Lui n’avait rien. Il croupit donc en prison, en attendant une éventuelle grâce de Mouammar Kadhafi, comme celle que le « Guide » libyen a accordée, en septembre dernier, à une dizaine de Nigérians.

la suite après cette publicité

Nul ne sait combien les prisons libyennes comptent de condamnés à mort. Selon les ONG, ils seraient 230 Subsahariens. Seules les ambassades des pays concernés sont en mesure de connaître le nombre exact de leurs ressortissants qui attendent dans le couloir de la mort.

C’est ce qu’a fait le Nigeria à la demande de la Commission de la diaspora, au sein de la Chambre des représentants. Selon le président de la Commission, Abike Dabiri-Erewa, au 14 août 2009, près de 40 Nigérians avaient été exécutés. L’enquête de l’ambassade du Nigeria à Tripoli a révélé qu’à cette même date 14 autres Nigérians attendaient encore d’être fixés sur leur sort. Des efforts diplomatiques sont en cours pour obtenir leur grâce. Il faut rappeler que la campagne menée par l’ONG nigériane Serap (Socio-Economic Rights and Accountability Project) auprès de la Commission africaine des droits de l’homme, basée à Banjul (Gambie), a permis d’obtenir des autorités libyennes un gel des exécutions à partir du 6 septembre 2009. Mais le risque d’une justice expéditive reste entier : sans interprètes, les accusés n’ont aucun moyen de se défendre correctement. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires