Décision « historique » en faveur des réfugiés
Le geste est suffisamment rare pour être applaudi : le gouvernement tanzanien vient d’accorder la nationalité à quelque 162 000 Burundais installés sur son territoire depuis 1972.
En 2000, la Tanzanie abritait la plus importante population de réfugiés du continent : près de 680 000 personnes, pour l’essentiel venues de la RD Congo et du Burundi voisins.
Depuis le début du processus de paix en 2002, 360 000 Burundais sont rentrés chez eux, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). À ceux, principalement hutus, qui avaient fui les violences ethniques des années 1970, Dar es-Salaam a proposé de choisir entre la nationalité tanzanienne et le retour au Burundi. Environ 50 000 ont décidé de repartir, tandis que les autres accueillaient avec joie la nouvelle de leur prochaine naturalisation. La plupart sont depuis longtemps intégrés à la vie économique et sociale du pays – certains y sont même nés, et ne connaissent le Burundi qu’à travers les récits de leurs parents.
Acquérir la nationalité tanzanienne va grandement leur simplifier la vie, puisqu’ils auront désormais accès aux services sociaux et seront libres de leurs mouvements. Auparavant, il leur fallait solliciter un permis des autorités afin de pouvoir quitter leur camp, pour une durée limitée à quatorze jours. En cas de manquement, ils pouvaient écoper d’une amende de 50 000 shillings (27 euros) ou d’une peine de prison allant jusqu’à six mois.
Aujourd’hui, il ne reste « plus que » 100 000 réfugiés dans les camps tanzaniens. Pour António Guterres, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, « la décision historique » de la Tanzanie devrait servir d’exemple « aux pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés n’ayant aucune chance de rentrer chez eux ».
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