Tumi monte le volume
C’est l’une des révélations de ce début d’année et elle nous vient de Johannesburg. Le quartet Tumi and the Volume a fait ses premières armes au Bassline, club branché du quartier de Melville, où avait été gravé un premier album live en 2004 (Live at the Bassline). Trois musiciens et Tumi Molekane, prolifique poète et MC, y ont trouvé au fil des jam-sessions le secret d’un hip-hop groovy et chaloupé, porté par un trio d’inspiration jazz, avec à la clé une musique urbaine et moderne… Un son unique à même de séduire les connaisseurs, mais peut-être trop érudit, trop brut pour le grand public.
Pick a Dream, qui vient de paraître, fait déjà l’unanimité, et devrait réconcilier tout le monde autour de cette formation emblématique de l’importance qu’a pris le rap sur le continent. Et de la créativité de la nouvelle scène sud-africaine. Un album plus pop, plus ouvert, ce timbre unique qui a fait la signature de Tumi, le tout servi par une production irréprochable. On tient bel et bien la bande-son idéale de ce début d’année.
Au-delà, Tumi Molekane, qui vient de publier son second album solo, Whole Worlds, met des mots sur les maux d’une société déboussolée. Se réclamant tant du poète et romancier zimbabwéen Dambudzo Marechera que des incantations libératrices de Fela Kuti. Une profondeur trop rare dans le hip-hop d’aujourd’hui, et une nouvelle preuve que le rap de demain sera sans aucun doute africain. Enthousiasmant.
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