Mauvais feuilleton pour Nessma TV
Vifs échanges, à Paris, lors de la 17e Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen, entre Tarak Ben Ammar et les représentants algériens.
La 17e Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen (Copeam) s’est tenue à Paris, du 8 au 11 avril, en présence, notamment, des présidents du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, France), d’Arte France et de la RAI (Italie). Thème des débats : les conditions de création de chaînes télévisées méditerranéennes, multilingues et multiculturelles. Tarak Ben Ammar, producteur de renom et président-directeur général de Quinta Communications (Tunisie), est intervenu pour présenter l’expérience de Nessma TV, dont il est actionnaire, affirmant que c’est « la première télévision du Maghreb et la plus regardée en Algérie ». Tollé chez les Algériens présents, dont Mustapha Bennabi, directeur de l’ENTV, la télévision nationale, qui conteste aussitôt le bien-fondé de cette affirmation, arguant que l’Algérie n’est pas équipée des instruments permettant de mesurer l’audimat.
« En Tunisie, a poursuivi Tarak Ben Ammar, nous avons deux chaînes privées, vous n’en avez aucune ! » Furieux, les Algériens rétorquent que Canal Algérie et A3 sont les chaînes phares dans leur pays. Très remonté, le journaliste Badreddine Mili lance à Ben Ammar que Nessma TV « n’a rien de maghrébine puisqu’elle a été créée grâce à l’argent des Italiens » (allusion au groupe Mediaset, de Silvio Berlusconi, l’un des principaux actionnaires de la chaîne). Face à la violence des échanges, le journaliste d’Euronews, Riad Muasses, médiateur de la séance, finit par inviter tout ce beau monde à aller se chamailler ailleurs.
Depuis 2008 et la fin de non-recevoir opposée à la demande de Nessma TV de diffuser à partir du territoire algérien, les relations entre la chaîne tunisienne et l’Algérie sont tendues. Le refus de Nessma TV d’accorder à l’ENTV les droits de retransmission de la Coupe d’Afrique des nations de handball 2010 n’a pas arrangé les choses.
Bien que non quantifiable, le succès de Nessma en Algérie, grâce à la retransmission de la CAN de handball et à l’émission Ness Nessma, n’en est pas moins indéniable. « Pourquoi l’Algérie, qui a ouvert le champ de la presse écrite, n’ouvrirait-elle pas le champ audiovisuel et n’accorderait-elle pas une autorisation à Nessma TV ? » a demandé Tarak Ben Ammar lors d’un point presse, après l’altercation. Le dossier déposé par la chaîne, à Alger, est en cours d’agrément, a indiqué Fethi Houidi, directeur non exécutif de Nessma.
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