Chrétiens et musulmans font bon ménage

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Publié le 19 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique est l’un des continents « les plus religieux » de la planète : 90 % de ses habitants disent appartenir au christianisme ou à l’islam et le pratiquer assidûment. Un chrétien sur cinq et un musulman sur sept vit désormais en Afrique subsaharienne (dont la population est à 57 % chrétienne et à 29 % musulmane). En dehors de quelques accès de violence abondamment commentés, les deux religions cohabitent pacifiquement, sans qu’aucune ne progresse aux dépens de l’autre. C’est ce que révèle une enquête du centre de recherche américain Pew, menée auprès de 25 000 personnes dans dix-neuf pays d’Afrique subsaharienne, de décembre 2008 à avril 2009, et publiée le 15 avril dernier*

« Ce qui surprend, souligne Luis Lugo, qui a dirigé l’étude, c’est de voir à quel point les Africains, musulmans ou chrétiens, se montrent tolérants les uns envers les autres. » Selon le pays d’enquête, 65 % à 93 % des personnes interrogées jugent les membres de l’autre communauté « tolérants et honnêtes », affirmant qu’ils doivent pouvoir « pratiquer leur foi en toute liberté ».

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En moyenne, 60 % des sondés souhaitent que leurs responsables « aient des valeurs religieuses ». Dans les dix-neuf pays étudiés, la moitié des musulmans pensent que c’est à la société et non aux femmes de décider si elles doivent ou non porter le voile. Quant à l’excision, très pratiquée dans les pays à majorité musulmane, elle est, au Nigeria et en Ouganda, plus répandue chez les chrétiens.

L’extrémisme religieux préoccupe plus de 40 % des sondés, y compris celui qui s’exprime au sein de leur propre communauté. Quelques signes d’appréhension sont manifestes : 43 % des chrétiens (57 % au Cameroun et 70 % au Tchad) considèrent que les musulmans « peuvent être qualifiés de violents », ce que pensent seulement 20 % des musulmans à leur égard.

Enfin, si la plupart estiment que la criminalité, la corruption et le chômage sont « des problèmes plus sérieux » que les conflits religieux, 28 % des personnes interrogées (58 % au Nigeria et au Rwanda) avouent que ces derniers constituent un grave problème chez eux, et 20 % soutiennent que les actes de violence pour défendre une religion sont « parfois ou souvent justifiés ».

* "Tolérance et tensions : l’islam et le christianisme en Afrique subsaharienne" (Pew Forum/John Templeton Fondation, pewforum.org). Pays représentés dans l’étude : Afrique du Sud, Botswana, Cameroun, Tchad, Djibouti, RD Congo, Éthiopie, Ghana, Guinée-Bissau, Kenya, Liberia, Mali, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Zambie.

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