Controverse autour des chiffres du recensement

Les résultats du dernier recensement général, réalisé en 2005, ont enfin été publiés le 14 avril. L’opposition conteste ces statistiques et crie à la manipulation électorale.

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Publié le 22 avril 2010 Lecture : 1 minute.

Selon les résultats du dernier recensement général, rendus publics le 14 avril, la population du Cameroun a plus que doublé en trente-quatre ans. Elle est passée de 7,6 millions d’habitants en 1976 à 19,4 millions en janvier 2010 (données actualisées d’après le recensement effectué en 2005). Soit un taux d’accroissement de 2,6 % en moyenne annuelle.

Composée de 50,5 % de femmes et de 49,5 % d’hommes, comme l’a expliqué Yaouba Abdoulaye, le ministre délégué à l’Économie, cette population est urbaine à 52 % et jeune : plus de la moitié des habitants ont moins de 25 ans et les moins de 14 ans dépassent les 40 %.

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Le passage des agents recenseurs remonte à novembre 2005. Il aura donc fallu attendre près de cinq ans pour que le gouvernement publie ces statistiques, pourtant indispensables à l’élaboration des politiques de développement, d’offres de services publics notamment.

Pour Jean-Fabien Monkam Nitcheu, président du conseil d’administration du Bureau central des recensements et des études de population (Bucrep), ce retard est dû à des « difficultés budgétaires ». Encore sous ajustement structurel en 2005, l’État a eu du mal à apporter sa contribution à cette opération dont le coût total, estimé à 8 milliards de F CFA (12,19 millions d’euros), est essentiellement supporté par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap).

Du côté de l’opposition, ces données « réactualisées » suscitent un certain scepticisme. Évariste Fopoussi Fotso, membre du bureau national du Social Democratic Front (SDF), dénonce des résultats « tronqués » dans un but électoraliste. « Je ne peux pas croire que Douala ait moins de 2 millions d’habitants, conteste-t-il. On y a raboté les chiffres parce que ses habitants votent majoritairement pour l’opposition. » « Il n’y a eu aucune arrière-pensée politique dans ce recensement, répond Monkam. Les résultats ont d’ailleurs été entérinés par les experts onusiens. »

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