Les coulisses de la rencontre Gbagbo-Konaté

La sécurisation des frontières entre les deux États et l’éventuel rôle de Moussa Dadis Camara dans les troubles internes en Guinée étaient au menu des rencontres entre Sékouba Konaté son homologue ivoirien, il y a quelques jours.

Sékouba Konaté dans la capitale ivoirienne, le 14 avril 2010. © LUC GNAGO/REUTERS

Sékouba Konaté dans la capitale ivoirienne, le 14 avril 2010. © LUC GNAGO/REUTERS

Publié le 21 avril 2010 Lecture : 1 minute.

Au cours de son séjour à Abidjan, du 13 au 15 avril, Sékouba Konaté, le président guinéen par intérim, s’est entretenu en tête-à-tête avec Laurent Gbagbo à deux reprises. D’abord, dans sa suite à l’hôtel Pullman. Ensuite, au palais présidentiel à l’occasion d’un déjeuner.

Le chef de l’État ivoirien, qui redoute que d’éventuelles infiltrations de rebelles guinéens ne perturbent le processus de sortie de crise dans son pays, a insisté sur la nécessité de sécuriser la frontière. Il a obtenu de son visiteur la promesse que les forces de sécurité guinéennes multiplieraient les ratissages dans cette zone.

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Dadis derrière les troubles à Nzérékoré ?

En échange, Gbagbo s’est engagé à empêcher toute tentative de déstabilisation de la ville de Nzérékoré à partir du territoire ivoirien. « Mais il paraît qu’un de tes amis est derrière tout ce qui s’y passe », a-t-il lancé, non sans ironie. Réplique immédiate de son interlocuteur : « C’est la méthode Moussa Dadis Camara : il m’appelle tous les jours pour m’assurer de son soutien, alors qu’il finance des groupuscules pour défier l’autorité de l’État dans sa région natale. » Konaté est même convaincu que Dadis a téléguidé, à partir du Burkina où il réside depuis le mois de janvier, la mutinerie du 31 mars au camp militaire de Kaleya, à 110 km au sud de Conakry.

Avec Guillaume Soro, le Premier ministre et leader des Forces nouvelles (ex-rébellion), le numéro un guinéen s’est en revanche montré très ferme : « Je connais les rapports que Sidiki Konaté [le numéro deux des FN] et vous-même entreteniez avec Dadis. Je ne souhaite pour ma part m’ingérer d’aucune manière dans les affaires ivoiriennes. D’ailleurs, je n’ai pas le temps : je quitte le pouvoir dans moins de trois mois. »

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