Miriem Bensalah Chaqroun : « Penser l’environnement comme une charge est une vision à court terme »

La capitale marocaine a été choisie comme hôte principal du continent africain pour célébrer la 40e édition de la Journée mondiale de la Terre, le 22 avril.

Miriem Bensalah Chaqroun, commissaire de la Journée mondiale de la Terre. © Michel Teuler

Miriem Bensalah Chaqroun, commissaire de la Journée mondiale de la Terre. © Michel Teuler

Publié le 22 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

 © Plateau de l’Atlas marocain
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Maroc : la démarche verte

Sommaire

JEUNE AFRIQUE : Quels sont les arguments qui ont pesé en faveur de Rabat ?

MIRIEM BENSALAH : Le Maroc est le premier pays d’Afrique et du monde arabe à réellement faire de la question environnementale un enjeu stratégique. De nombreux projets en gestation ces dernières années, axés sur les énergies renouvelables, sur la préservation des ressources ou sur la gestion des déchets, sont en train de voir le jour. Et une première Charte nationale de l’environnement et du développement durable va être présentée. De toutes les villes marocaines, Rabat possède la plus grande superficie d’espaces verts en zone urbaine, 230 hectares, soit quelque 20 m2 par habitant, ce qui est deux fois supérieur à la norme internationale préconisée pour être déclarée « ville verte ». Le développement urbanistique de la capitale s’est fait en harmonie avec l’environnement et en préservant la qualité de vie. Par ailleurs, de nombreuses ONG œuvrent dans la région de Rabat pour la préservation du littoral, des forêts et de la biodiversité.

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L’environnement peut-il et doit-il être une priorité pour les pays en développement ou émergents ?

Les pays comme les nôtres doivent être plus vigilants, plus proactifs, et mettre au cœur de leurs préoccupations la question environnementale, ce alors même qu’ils construisent leur modèle de développement. Nous subissons de plein fouet les effets des changements climatiques, la désertification, la dégradation de la biodiversité, etc. Et plutôt que d’intervenir après coup, c’est maintenant que nous devons intégrer l’environnement, au moment où les politiques d’aménagement urbain, d’assainissement, de logement, de transport et de développement touristique se mettent en place.

Les entreprises marocaines vous semblent-elles concernées ? Sont-elles prêtes à supporter les coûts des exigences environnementales ?

Penser l’environnement comme une charge est une vision à court terme. Des changements d’attitude et des investissements simples permettent de réduire l’impact sur l’environnement : unités de traitement d’eau, réduction de la consommation énergétique, transports en commun sont des exemples parmi d’autres. La Confédération générale des entreprises du Maroc [CGEM] est d’ailleurs partenaire de la Journée mondiale de la Terre et dispose d’un protocole de labellisation qui engage les entreprises en faveur de l’environnement. Il est vrai cependant que toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. À Rabat, Casablanca ou encore Agadir, les entreprises semblent plus concernées. 

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