Amina Benkhadra : « L’économie verte est créatrice d’emplois »

La ministre marocaine de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement confie à Jeune Afrique sa vision du « green business » et des atouts de développement que celui-ci peut apporter au royaume chérifien.

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Publié le 22 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

 © Plateau de l’Atlas marocain
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Maroc : la démarche verte

Sommaire

JEUNE AFRIQUE : Le respect de l’environnement n’est-il pas une contrainte supplémentaire pour un pays en développement comme le Maroc ?

AMINA BENKHADRA : En dix ans, le royaume a connu des réformes structurantes sur les plans politique, humain, social et économique. Aujourd’hui, il est arrivé à une certaine maturité et se sent prêt à inclure dans son évolution le développement durable. La prise en compte de ce dernier n’est donc pas une contrainte pour nous et, si c’en était une, nous essayerions de la traduire en avantages.

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Même les industriels se sont adaptés aux nouvelles règles du jeu. La loi sur l’environnement, qui précise que tout projet industriel doit faire au préalable l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement, était encore inimaginable il y a quinze ans. Aujourd’hui, c’est devenu une donnée de base. Nous devons transformer les contraintes en opportunité de développement pour notre pays, en termes d’emplois et d’industrialisation. On sait très bien, et ce au niveau international, que le développement durable est créateur d’emplois. L’économie verte est une voie nouvelle dans laquelle nous avons tout intérêt à nous engager.

Au-delà de la préservation de l’environnement, le Maroc n’essaie-t-il pas, avant tout, de réduire sa dépendance et sa facture énergétiques ?

Bien entendu, et c’est même une priorité. Le Maroc dispose d’un énorme potentiel dans le domaine des énergies renouvelables et il entend bien le faire fructifier. Le pacte d’efficacité énergétique est, lui aussi, en quelque sorte, une source d’énergie, si l’on part du principe qu’une énergie qu’on ne consomme pas est un gain pour l’État. Dans un pays dépendant de l’extérieur pour 96 % de son approvisionnement énergétique, il faut accompagner tous les consommateurs, entreprises comme particuliers, pour qu’ils améliorent leurs modes et habitudes de consommation. Nous avons par exemple lancé l’utilisation des lampes basse consommation et mis en place un système de tarification qui permet de réduire la consommation en période de pointe.

Nous travaillons avec le ministère de l’Habitat, qui va devoir prendre en compte la question de l’efficacité énergétique dans toutes ses constructions, notamment dans les villes nouvelles, ainsi qu’avec le ministère des Transports, qui s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à un meilleur aménagement de l’espace urbain.

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Autre ministère avec lequel vous collaborez, celui de l’Éducation. Quelles sont les perspectives en termes de formation ?

Nous sommes au début d’un processus et nous n’allons pas former les étudiants à l’aveuglette. Dans le cadre de notre stratégie énergétique, nous sommes en train d’affiner un plan de formation qui nous permettra de disposer des ressources humaines nécessaires. Nous travaillons avec l’Agence pour l’énergie solaire, mais aussi avec les industries et les entreprises, pour essayer de déterminer le plus précisément possible nos besoins à l’horizon 2015-2020, et les décliner en contenus pédagogiques. Nous nous inspirons également de ce qui a été fait à l’étranger dans le domaine de la formation aux technologies vertes. Mais nous ne partons pas de zéro non plus. Par exemple, dans le bâtiment, nous avons déjà des ingénieurs et des techniciens tout à fait aguerris aux nouvelles normes et techniques écologiques.

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