À qui profite le cybercrime ?
C’est ce qui s’appelle une fâcheuse coïncidence. Alors que Somanahalli Mallaiah Krishna, le ministre indien des Affaires étrangères, se trouvait à Pékin pour inaugurer l’installation d’un téléphone rouge entre les Premiers ministres des deux pays, des hackers, opérant depuis la Chine, ont lancé une cyberattaque contre des réseaux d’ordinateurs de plusieurs entreprises et ministères indiens.
Selon les chercheurs canadiens et américains qui ont révélé l’affaire, les pirates sont parvenus à percer des secrets militaires. Dans leur rapport joliment intitulé Des ombres dans les nuages, ces chercheurs de l’université de Toronto indiquent que les pirates ont également mis la main sur des correspondances émanant des bureaux du dalaï-lama. Quelque 1 500 courriels envoyés par son secrétariat auraient ainsi été volés.
Mais qui peut bien s’intéresser aux systèmes de missiles indiens et aux courriels envoyés par le chef spirituel des Tibétains ? Un porte-parole du gouvernement chinois a réagi en rappelant que « Pékin condamne toute forme de cybercriminalité, y compris le piratage des ordinateurs ». D’ailleurs, même s’il est établi que les attaques sont parties de Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), aucune preuve de l’implication de la République populaire ou d’un autre gouvernement n’a été apportée.
Les auteurs du rapport estiment prudemment que les pirates sont issus du milieu criminel chinois et qu’ils auraient pu transmettre les informations aux autorités. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’ils se sont servis de sites comme Twitter, Google ou Yahoo! pour infecter les ordinateurs ou en prendre le contrôle à distance, en envoyant des courriels contenant des pièces jointes toxiques.
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