Colère officielle

Publié le 14 avril 2010 Lecture : 1 minute.

L’ambassadeur de France Xavier Driencourt a été convoqué, le 6 avril, au ministère algérien des Affaires étrangères, où il lui a été fait part de la « profonde préoccupation » des autorités. Alger entendait marquer ainsi sa désapprobation après que le juge français Alain Philibeaux, magistrat instructeur dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant Ali André Mecili, eut rejeté, le 31 mars, la demande de non-lieu déposée par les avocats de Mohamed Ziane Hasseni, pourtant soutenue par le parquet.

Soupçonné d’être le commanditaire du meurtre du militant du Front des forces socialistes, survenu à Paris en 1987, ce diplomate algérien avait été interpellé à Marseille en août 2008, puis mis en examen. Aujourd’hui, son statut de mis en examen est passé à celui, plus favorable, de témoin assisté. Mais, soutient le magistrat instructeur, « aucun élément ne [le] met hors de cause ». Cet argument a provoqué la colère du gouvernement algérien, qui estime que la justice française viole la présomption d’innocence en la transformant en « présomption de culpabilité ».

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La convocation de l’ambassadeur de France n’est certes pas une première dans l’histoire des relations mouvementées entre Alger et Paris, mais elle confirme que le contentieux entre les deux pays n’est pas en passe d’être réglé. En février dernier, Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée et missi dominici du président Nicolas Sarkozy, n’avait pas été reçu par Abdelaziz Bouteflika. La visite à Alger de Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, a été annulée à la demande des Algériens. Quant à la visite d’État du président Bouteflika à Paris, reportée au moins deux fois en 2009, « elle n’est plus à l’ordre du jour », affirme Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne.

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