Washington veut la tête d’un Américain

Pour la première fois, un citoyen américain est placé par Washington sur la liste noire des islamistes radicaux. A ce titre, Anwar al-Awlaki­, d’origine yémenite, est susceptible d’être éliminé physiquement par tous les moyens.

Publié le 14 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

« Il doit se douter qu’on ne va pas le chercher pour lui offrir des fleurs », avertit un responsable américain de la lutte antiterroriste. L’imam Anwar al-Awlaki­ ne peut l’ignorer : ce citoyen américain, né en 1971 dans l’État du Nouveau-Mexique, est désormais officiellement sur la liste noire des islamistes radicaux susceptibles d’être éliminés physiquement au nom de la « sécurité nationale ».

Aujourd’hui localisé au Yémen, Awlaki a grandi aux États-Unis. Ingénieur de formation, il a été imam à la mosquée de San Diego (Californie) avant de s’enfuir en 2002 au Royaume-Uni, puis au Yémen, son pays d’origine. Selon le New York Times, son nom serait lié à une douzaine d’attentats (ou tentatives), aux États-Unis, au Canada et au Royaume-­Uni. Y compris à ceux du 11 Septembre… Il passe d’ailleurs aujourd’hui pour l’un des principaux donneurs d’ordres d’Al-Qaïda.

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Ses prêches virulents connaissent une large audience chez les musulmans anglophones, à qui il enseigne les règles du djihad et en donne le mode d’emploi. Par l’intermédiaire de son site internet, Awlaki a salué « l’héroïsme » de Nidal Hasan, cet officier américain de confession musulmane qui a tué treize de ses collègues sur la base de Fort Hood, au Texas, en novembre 2009. Et a publiquement affirmé qu’Omar Farouk Abdulmutallab, le jeune Nigérian auteur de l’attentat manqué contre le vol ­Amsterdam-Detroit, qui a failli coûter la vie à 290 passagers en décembre, était son « disciple ».

Exécution extrajudiciaire

Autant dire qu’il est dans la ligne de mire de Washington, qui fournit une aide militaire importante (près de 70 millions de dollars en 2009) au Yémen, devenu, avec la Somalie voisine, l’une des bases stratégiques d’Al-Qaïda. Les forces gouvernementales yéménites, appuyées par des commandos américains, auraient déjà, à deux reprises, livré des assauts pour mettre la main sur le prédicateur djihadiste. L’utilisation de drones est également envisagée pour le localiser et le supprimer.

Reste la question de sa nationalité. C’est en effet la première fois qu’un citoyen américain est, au moins publiquement, désigné comme cible d’une exécution extrajudiciaire. « Nous avons une autorisation spéciale du Conseil de sécurité nationale », répond laconiquement Dennis Blair, le patron du DNI, les services de renseignements intérieurs. Considéré comme un « ennemi de la nation », Awlaki peut oublier son passeport américain. S’il ne l’a pas déjà brûlé…

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