Quand la junte montre les crocs
Les colonels putschistes au pouvoir au Niger seraient-ils en passe de durcir le ton ? Les arrestations des partisans de l’ancien président Tandja se sont multipliées ces dernières semaines.
Quarante jours après avoir renversé le président Mamadou Tandja, le 18 février, et consacré l’essentiel de son temps à rassurer l’opinion publique et la communauté internationale quant à ses intentions de restaurer au plus vite la démocratie, la junte, que dirige le chef d’escadron Salou Djibo, change son fusil d’épaule. Le 28 mars, elle a fait arrêter une vingtaine de personnalités politiques (essentiellement des cadres du Mouvement national pour la société de développement, le MNSD, parti du président déchu), militaires (des officiers ayant refusé de faire allégeance aux putschistes) et économiques (trois dirigeants de groupes publics). Plus que les interpellations, les motifs invoqués par la junte inquiètent, qui qualifie d’« activités subversives » ce qui n’était rien de plus que des appels solennels à la libération de Mamadou Tandja et, donc, qu’un délit d’opinion.
Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, acronyme désignant la junte) a expliqué le coup d’État par un triptyque : assainir, réconcilier et retourner dans les casernes. « Il n’y aura pas de chasse aux sorcières », avait assuré le colonel Abdoulkarim Goukoye, porte-parole du CSRD. Les arrestations du 28 mars et les propos d’Ousmane Cissé, ministre de l’Intérieur, qui promet de la fermeté face aux « comploteurs » ne sont pas de nature à rassurer. C’est en tout cas les premières mesures liberticides de la junte depuis son avènement.
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