Awa Marie Coll-Seck en guerre contre le paludisme

À 59 ans, l’ancienne ministre sénégalaise de la Santé vit et travaille à Genève. Directrice exécutive du partenariat Roll Back Malaria (RBM), elle voyage aux quatre coins du monde pour faire reculer le paludisme.

 © Vincent Fournier / JA

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Publié le 8 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Quand on l’interroge sur sa vie privée, Awa Marie Coll-Seck n’est pas très loquace. Sauf sur un point : « Je suis grand-mère depuis septembre dernier ! » Elle n’en dira pas plus sur ses deux filles et ses deux garçons, ni sur son mari, qui fait la navette entre le Sénégal et la Suisse.

Née en 1951 dans la capitale sénégalaise, diplômée de médecine à l’université de Dakar en 1978, elle se spécialise et devient, en 1989, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital universitaire de la ville. Syndicaliste, militante, après vingt ans d’exercice au Sénégal – où elle a diagnostiqué le premier cas de sida –, elle décide, en 1996, de s’engager plus avant dans l’action internationale en acceptant de diriger, depuis Genève, le département Politique, stratégie et recherche de l’Onusida.

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Un an après son élection à la présidence du Sénégal, Abdoulaye Wade bat le rappel de l’élite du pays à l’étranger, et la professeure Coll-Seck revient au pays pour prendre les rênes du ministère de la Santé et de la Prévention, de 2001 à 2003. En deux ans, elle réussit à élargir la couverture vaccinale des enfants (de 30 % à 70 %), à améliorer la santé maternelle, à instaurer la gratuité de la césarienne… Sans toutefois parvenir à porter le budget de son ministère à 15 % de celui de l’État, comme elle l’aurait souhaité, mais à 10 % (contre 6 % en 2001).

Déçue par ce succès mitigé, elle dit cependant garder « un bon souvenir » de sa participation au gouvernement, avant de revenir à Genève, en mars 2004, pour diriger le partenariat Roll Back Malaria (RBM, « Faire reculer le paludisme »), créé en 1998 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l’Unicef et la Banque mondiale. Pilotant une équipe d’une trentaine de personnes, elle coordonne le plan d’action mondial contre un parasite qui tue près de 1 million de personnes chaque année, dont 90 % en Afrique. « Je me bats pour mobiliser cette année 6 milliards de dollars, soit trois fois plus qu’en 2009 », martèle Awa Marie. Son objectif : que le fléau soit éradiqué d’ici à 2040.

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