Réhabilitation en cours ?

Zine el Abidine Ben Ali, en juillet 2007. © SIPA

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Publié le 12 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Que reste-t-il de Bourguiba ?
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Que reste-t-il de Bourguiba ?

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Ancien Premier ministre de Bourguiba, le président Zine el-Abidine Ben Ali ne manque pas une occasion de lui rendre hommage. Il se recueille souvent sur la tombe de celui dont il a été tour à tour secrétaire d’État, ministre d’État, ministre de l’Intérieur et numéro un de la sécurité nationale. Entre 2001 et 2009, le 6 avril ou à une date proche, il s’est rendu à sept reprises sur la tombe de l’ex-chef de l’État pour déposer une gerbe de fleurs et réciter la Fatiha (1re sourate du Coran) à la mémoire de celui qu’il appelle, simplement, le « leader ». Ce 6 avril 2010, le chef de l’État n’a pas pas dérogé à la tradition et s’est rendu à nouveau au mausolée de Monastir. Le 25 mars, il a donné des instructions pour que la célébration de ce dixième anniversaire soit marquée par un programme varié qui mette en exergue les qualités du « leader », ainsi que son rôle phare dans la libération du pays et dans l’édification d’un État moderne. Est-ce le début d’une réhabilitation ? À quelques exceptions près, rares, en effet, sont les responsables officiels qui osent faire référence à Bourguiba.

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Extraits de déclarations de Zine el-Abidine Ben Ali, président tunisien, au sujet de son prédécesseur

« Les derniers jours de Bourguiba ont été impossibles. Sa santé ne lui permettait plus de gouverner et tout était figé. Je le voyais tous les matins. Au cours de nos entretiens, il lui arrivait d’oublier des décisions prises ensemble la veille, de s’étonner lui-même des nominations dont il avait pris l’initiative… Je souffrais pour lui, car j’étais bourguibiste, évidemment. Je peux même vous dire : j’adorais Bourguiba. Mais, dès 1984, j’ai compris qu’il fallait sauver Bourguiba de lui-même, malgré lui, contre lui. »

Interview au Washington Post, 1er février 1988

« Le grand disparu était un leader nationaliste. Il a consacré sa vie à la Tunisie. Le peuple l’avait aimé et suivi avec foi. Il l’avait guidé et lui avait insufflé le sens de l’effort et du dévouement. L’itinéraire de Habib Bourguiba est riche en enseignements, que ce soit à la tête du Néo-Destour, dont il a fait un parti de combat et d’action, ou à la tête de l’État tunisien indépendant entré, sous sa conduite, dans l’ère de la modernité. Nous avons entrepris le Changement du 7 novembre 1987 en puisant ce qu’il y a de meilleur dans le legs que nous a laissé le leader Habib Bourguiba, tout en l’enrichissant et en le fructifiant. »

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Oraison funèbre aux funérailles de Bourguiba, 8 avril 2000

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