Des descendants si discrets

Publié le 12 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Que reste-t-il de Bourguiba ?
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Que reste-t-il de Bourguiba ?

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Habib Bourguiba ne s’attendait pas à avoir des descendants, car, comme il l’a confié lui-même lors d’une conférence mémorable devant des étudiants, le 9 novembre 1973, il n’avait qu’un seul testicule. Ce n’est qu’après son retour en Tunisie, à la fin de ses études d’avocat en France, que sa compagne, Mathilde Lorain, qu’il fréquente depuis 1925, lui télégraphie pour lui annoncer qu’elle est enceinte… de lui. Heureux, il l’épouse en août 1927, quatre mois après la naissance, à Paris, de Habib Bourguiba Jr, Bibi pour les intimes, son unique enfant.

La prison et l’exil ne lui avaient pas permis d’en avoir d’autres, et, de toute façon, il avait l’habitude de dire que tous les Tunisiens étaient ses enfants. Mais la descendance du libérateur est assuré. Il compte trois petits-enfants (deux garçons, Moezz et Mahdi, et une fille, Meriem) nés du mariage de Bibi avec Neïla Zouiten, elle-même issue d’un mariage mixte entre Chedly Zouiten, premier dentiste tunisien, né d’une famille monastirienne parente des Bourguiba, avec Aimée Berthet, dentiste comme lui. Les trois enfants de Bibi ont donné au Combattant suprême, à ce jour, neuf arrières petits-enfants.

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Bourguiba Jr a eu une carrière atypique. On s’accorde à dire que ni lui ni son père n’ont jamais songé à une succession dynastique. Mais Bibi, de par son caractère et son statut, pouvait se permettre d’avoir un certain franc-parler. Tour à tour ambassadeur (Washington, Rome, Paris), ministre des Affaires étrangères, président-fondateur de la première banque de développement du pays (1971-1988), il savait tenir tête à son père, dont il était aussi le conseiller spécial. « Mon père aurait dû se retirer en 1969 », nous a-t-il confié un jour. Bibi décédera le 28 décembre 2009, à l’âge de 82 ans.

Son fils aîné, Moezz, 54 ans, est radiologue. Mahdi, 51 ans, est consultant en fourniture de services. Quant à Meriem, 47 ans, elle vit, depuis une trentaine d’années, à Londres avec son mari, Kais Laouiti, fils de l’un des plus fidèles serviteurs de Habib Bourguiba, Allala Laouiti, son secrétaire particulier.

Wassila et Bourguiba, qui n’ont pas eu d’enfant, ont adopté une fille, Hajer, 51 ans aujourd’hui. Après l’enterrement de Bourguiba, le 8 avril 2000, elle s’est retirée à Sidi Bou Saïd.

L’ancien président n’a laissé comme héritage que sa part dans la maison familiale, dans la médina de Monastir, et la maison où il est né, qui donne sur le port de pêche de la ville (Bourguiba, devenu président, a voulu l’acquérir alors que son père la louait, mais il y a renoncé parce qu’elle était « trop chère »). Et c’est sa famille qui a fini par l’acheter pour la lui offrir. Sa pension de retraire était estimée à 2 000 dinars (900 euros) par mois et, à sa mort, il n’avait sur son compte bancaire que quelques milliers de dinars.

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