L’homme aux chaussures usées

Mansour Dagdoug, le cordonnier d’Habib Bourguiba. © Mohamed Hammi pour J.A.

Mansour Dagdoug, le cordonnier d’Habib Bourguiba. © Mohamed Hammi pour J.A.

Publié le 12 avril 2010 Lecture : 1 minute.

Que reste-t-il de Bourguiba ?
Issu du dossier

Que reste-t-il de Bourguiba ?

Sommaire

Bourguiba avait coutume de rappeler, en parlant de son enfance, que sa famille était tellement dans le besoin que ses chaussures étaient trouées et laissaient s’infiltrer l’eau. Devenu président de la République, et où qu’il se trouvât en Tunisie ou dans le monde, il faisait une marche de 3 à 4 km par jour, parfois matin et soir, souvent sur des pistes caillouteuses. Il usait encore ses chaussures.

Mansour Dagdoug (photo) était son cordonnier. Sa boutique se trouvait rue Chaabane-Bhouri, qui donne sur la place des Tripolitains, dans la médina de Monastir, en face de la maison paternelle du Combattant suprême.

la suite après cette publicité

« Il avait la réputation d’être attaché à ses chaussures, se souvient Dagdoug, et refusait qu’on lui en achète des neuves, ou même qu’on les répare. Comme il venait quasiment chaque semaine à Monastir et y passait l’été régulièrement, son chauffeur, Si Elmay, qui habite ce quartier, m’avisait dès le matin qu’il ne fallait pas que je parte déjeuner. Car il allait profiter de la sieste du président pour piquer les chaussures aux semelles usées et me les ramener. Je devais faire vite, car il fallait que Bourguiba les retrouve à leur place à son réveil. Mais il n’était pas dupe : en les mettant, il s’apercevait qu’elles avaient été rénovées. “Vous avez encore fait le coup…”, marmonnait-il. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Inauguration de l’esplanade Bourguiba à Paris

De g. à d. et de h. en b. : Abdelaziz Ben Dhia, Hédi Baccouche, Rachid Sfar et Fouad Mebazaa. © Mohamed Hammi

Hédi, Rachid et les autres