Un mausolée construit sur mesure

Le tombeau de Habib Bourguiba, en marbre blanc de Carrare, à Monastir. © Mohamed Hammi pour J.A.

Le tombeau de Habib Bourguiba, en marbre blanc de Carrare, à Monastir. © Mohamed Hammi pour J.A.

Publié le 12 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Que reste-t-il de Bourguiba ?
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Que reste-t-il de Bourguiba ?

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De Gaulle et Lincoln ont leur mémorial. Atatürk, Mohammed V, Lénine, Mao, leur mausolée. Bourguiba a aussi le sien, à Monastir, à côté du cimetière de Sidi Mezni, le saint musulman de la région.

C’est en 1963 que l’ancien président, alors au faîte de sa gloire, en lance la construction, qu’il tiendra à suivre de près. Conçu dans un style arabo-musulman moderne, l’ouvrage en impose avec ses deux minarets hauts de 25 mètres, son dôme doré, qui abrite la salle principale, et ses coupoles vertes. On y accède par une esplanade aussi vaste qu’un terrain de football sur laquelle s’élèvent deux carrés, l’un pour les martyrs de la ville tombés lors de la lutte pour l’indépendance, l’autre pour la présentation des condoléances lors des enterrements.

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À l’entrée principale, sur la porte en tek, Bourguiba a fait graver en lettres dorées (aujourd’hui ternies) : « Le Combattant suprême, bâtisseur de la Tunisie moderne, libérateur de la femme. » Le tombeau (photo) est en marbre blanc de Carrare. Deux membres de la Garde présidentielle en costume d’apparat veillent en permanence. L’entrée est libre et gratuite.

Quatorze membres de la famille Bourguiba reposent dans deux autres salles. Parmi eux, la mère de Habib, Fattouma, et sa première épouse, Moufida Bourguiba, une Française née Mathilde Lorain, mère de son fils unique, Habib Bourguiba Jr, dit Bibi. Sa seconde épouse, Wassila, née Ben Ammar, décédée le 22 juin 1999 et dont il avait divorcé en 1986, n’y est pas. Et Bibi, disparu le 28 décembre 2009, avait exprimé le vœu d’être inhumé auprès des membres de la famille de son épouse, à La Marsa, près de Tunis.

Le mausolée comprend un minimusée. Derrière un portrait du Bourguiba des derniers jours, où il n’est pas à son avantage, on trouve son bureau du palais de Carthage. Sur un présentoir vitré sont exposés sa carte d’identité, qui porte le numéro 0000001, ses passeports, ses stylos, ses paires de lunettes et une rosette de l’Ordre de l’indépendance… Des panneaux muraux vitrés présentent ses tenues vestimentaires pour l’hiver (un costume sombre à l’occidentale, un manteau croisé noir, une paire de chaussures) et pour l’été (un costume en lin blanc avec cravate et pochette rouges, une paire de chaussures blanches, une jebba kamraya d’un blanc immaculé, une chéchia, un fez et une canne). Dans la vitrine-bibliothèque, on trouve des œuvres d’auteurs français, dont il aimait à déclamer des textes qu’il avait appris par cœur (Victor Hugo, La Fontaine, Racine, Molière), mais aussi de penseurs arabo-musulmans (Tahar Ben Achour, Hassan Hosni Abdelwahab, Taha Hussein), sans oublier ses discours.

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