Avant ou après les pluies ?
Le président François Bozizé a décidé de ne pas reporter les élections au delà de juin prochain.
![Le président centraficain François Bozizé le 16 février 2007 à Cannes. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/04/01/009042010152734000000bozize.jpg)
Le président centraficain François Bozizé le 16 février 2007 à Cannes. © AFP
C’est un peu la Côte d’Ivoire à l’envers. À Abidjan, le président Gbagbo semble beaucoup moins pressé d’aller à l’élection que la communauté internationale. À Bangui, au contraire, le président Bozizé est nettement plus impatient que le Comité de pilotage des élections en Centrafrique (France, Union européenne, Etats-Unis, ONU).
Initialement, la présidentielle et les législatives devaient se tenir à la mi-mars, comme il y a cinq ans. Mais la communauté internationale a fait valoir que rien n’était prêt, ni les listes ni les cartes. Surtout, dans le nord du pays, le processus de désarmement des ex-rebelles accuse un énorme retard. Depuis qu’elles ont fui leurs villages, 200 000 personnes vivent en brousse. Difficile de leur distribuer des cartes d’électeur…
Pour garantir un scrutin libre et ouvert à tous, le comité de pilotage a donc suggéré à François Bozizé de reporter les élections à septembre, après la saison des pluies. « Il n’en est pas question, a répondu le chef de l’État. La date ne doit pas dépasser le 11 juin. » De fait, au-delà du 11, il y a un vide constitutionnel, et Bozizé soupçonne l’ex-chef rebelle Jean-Jacques Demafouth de retarder le désarmement de ses combattants pour réclamer la mise en place, après cette date, d’un régime de transition. Le 30 mars, le chef de l’État centrafricain a donc décidé par décret qu’on voterait le 16 mai.
Ce scrutin est trop précipité, disent en chœur tous les opposants. À leurs yeux, Bozizé fait un calcul tout simple. Plus vite on votera, moins le Nord pourra voter – à cause de l’insécurité. Or le Nord, c’est le fief des deux principales figures de l’opposition, Ange-Félix Patassé et Martin Ziguélé. Quant à la communauté internationale, elle s’interroge : « Faut-il débourser les 9 milliards de F CFA (13,7 millions d’euros) promis pour les élections si celles-ci sont bâclées ? »
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Origines algériennes de Jordan Bardella : enquête sur un tabou
- Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb
- Damiba à Ibrahim Traoré : « Je ne peux pas garder le silence face aux exactions contre les civils »
- Au Burkina Faso, la fuite en avant répressive d’Ibrahim Traoré
- Maroc : mort de la princesse Lalla Latifa, mère de Mohammed VI