Huit Congolais sur les routes du succès

Ricky, Théo, Koko, Cabossé, Cavalier, Djunana, Zadis et Roger en font la rare expérience : les nouvelles peuvent être bonnes, même dans les rues trouées de Ndjili, l’un des nombreux quartiers oubliés de Kinshasa.

Il y a encore un an, les huit compères du groupe Staff Benda Bilili passaient pour de joyeux illuminés, des musiciens et chanteurs sympathiques, attendrissants dans leurs étranges fauteuils roulants à pédales manuelles (cinq d’entre eux ont eu la polio et sont handicapés), avec leurs instruments de fortune (comme une boîte de lait concentré transformée en arc musical à une corde), leurs airs de rumba congolaise et de musique cubaine… L’aventure de ce Buena Vista Social Club à l’africaine ne devait pas aller très loin. Un album, et puis c’est tout.

Mais depuis la sortie de Très très fort chez Crammed Discs, en mars 2009, les « saltimbanques » du jardin zoologique – c’est là qu’ils répétaient et ont enregistré une partie de l’album, à Kinshasa – font glisser leur fauteuil sur des chemins sans ornières. Après le festival des Eurockéennes de Belfort (juillet 2009) et le Salon international des musiques du monde à Copenhague (novembre 2009), ils entament, à la mi-avril 2010, une nouvelle tournée européenne.

Le voyage commence par la Suisse – Zurich et Berne notamment – et se poursuit en France – au Printemps de Bourges et à La Cigale, à Paris. Il y aura ensuite, en juillet et en août, la série des festivals d’été. Et, en octobre, une tournée au Japon !

Entre-temps, le documentaire des Français Renaud Barret et Florent de la Tullaye, qui sont en grande partie à l’origine de ce parcours miraculeux, sera sorti en salles. Distributeurs et festivals de cinéma sont déjà sur les rangs pour s’en faire l’écho.