Adama Kamara, du barreau à la scierie
Publié le 14 avril 2010 Lecture : 1 minute.
La société Kamaad a sorti ses premières planches de bois au mois de mars. C’est l’histoire du pari insensé d’un avocat ivoirien de 45 ans. « L’idée est partie d’un constat tout simple, explique Adama Kamara. J’avais besoin d’équipements en bois, le prix des pièces importées était exorbitant. Il y avait donc un créneau. Après avoir rassemblé une équipe de professionnels ivoiriens, j’ai mis toutes mes économies de juriste dans ce projet. » Au prix d’un investissement de plusieurs millions d’euros soutenu par la Banque Atlantique, Me Kamara installe son usine dans le quartier de Koumassi, à Abidjan, sur plus de 2 hectares. Son complexe ultramoderne, inspiré de ce qui se fait de mieux en Autriche et en France, permet de réaliser les activités de première et de deuxième transformation pour une capacité d’usinage de 100 000 m3 par an. Ses machines permettent de traiter des bois de plantation et de petit diamètre, comme le teck, et sont capables de produire des planches, des portes, des fenêtres, des charpentes, etc., mais aussi des meubles modernes. Un avantage, au moment où les grumes sont en voie de disparition dans une Côte d’Ivoire dont la forêt a été surexploitée.
Une partie de la production sera commercialisée dans la sous-région, l’autre vendue sur place. Quelque 500 personnes devraient être recrutées à terme et, d’ici là, « nous adapterons notre personnel en fonction du carnet de commandes », assure l’avocat, qui a confié la direction de l’usine à Souleymane Coulibaly. Président du Syndicat des exportateurs et négociants en bois de Côte d’Ivoire, ce dernier possède quinze ans d’expérience dans la filière, notamment comme directeur général de la société Transformation du bois ivoirien (TBI). Les responsables de Kamaad négocient actuellement l’attribution de concessions forestières et, misant sur l’essor du marché de la construction, envisagent de produire des maisons de bois.
