Les banques ivoiriennes montent au front
Accusés de ne pas financer suffisamment les projets industriels, les banquiers invoquent souvent les risques politiques. Les filiales de grands groupes et les banques locales se disent pourtant prêtes à accompagner les initiatives.
Publié le 14 avril 2010 Lecture : 1 minute.
Début mars, six établissements bancaires et financiers ont consenti un prêt de 35 milliards de F CFA (53,36 millions d’euros) à la Société ivoirienne de raffinage (SIR) pour lui permettre de continuer de s’approvisionner en brut sur le marché international et de poursuivre ses activités de raffinage. En 2008, la Société ivoirienne de production animale (Sipra), leader du marché local de la volaille, a monté sa minoterie, Les Moulins de Côte d’Ivoire, grâce au financement de 5 milliards de F CFA (7,6 millions d’euros) du consortium qu’elle a créé avec le groupe d’assurances Colina, la société suisse Ameropa, la Banque internationale d’Afrique de l’Ouest (Biao), les groupes Ecobank et Bank of Africa (BOA).
« Nous avons pour vocation première de financer les industries, mais il y a beaucoup d’obstacles à surmonter. Il nous faut minimiser les risques », explique Bernard Labadens, directeur général de la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI). Au 31 décembre 2009, les encours de la SGBCI, leader du secteur avec 22 % de part de marché, se chiffraient à environ 230 milliards de F CFA pour différentes entreprises industrielles de tous les secteurs d’activité. Par ailleurs, malgré les créances en souffrance (qui ont atteint 62,1 milliards de F CFA en 2008, soit 3,5 % des encours), les différents établissements bancaires ont mis en œuvre un mécanisme structuré d’octroi de crédit aux PME-PMI. Côté public, la Banque nationale d’investissement (BNI) et la Banque pour le financement agricole (BFA) ont financé les PME-PMI à hauteur de 700 milliards de F CFA ces dix dernières années.
