Meriem Bettaïeb, un esprit rebelle
Tunisie : Une nouvelle jeunesse
Au fond d’une cour, dans le centre de Tunis, se niche l’atelier d’une artiste anticonformiste qui arbore un superbe tatouage ethnique à l’épaule, comme une revendication identitaire. Tombée dans l’art à la naissance, Meriem Bettaïeb, issue d’une famille d’artistes peintres, est diplômée de l’École des beaux-arts de Nîmes (France).
À 27 ans, cette jeune plasticienne introvertie et réservée a présenté trois expositions personnelles et a participé à plusieurs expositions de groupe en moins de deux ans. Elle n’est jamais là où on l’attend et fait voler en éclats des tabous. Pour sa dernière exposition, en février 2010, elle confronte le public tunisien à la représentation très chrétienne d’une mater dolorosa. Deux mois auparavant, elle participe à l’exposition collective « Sexy Art » avec une toile nommée Attente Ardente, interprétation de l’emprise du désir, qui a été abondamment reprise pour illustrer l’exposition. Interrogée sur sa démarche, elle affirme que « tout est dit » à travers ses toiles. Pour finir par confier qu’elle ne sait pas ce qui la meut mais que « c’est de l’ordre de l’impératif, du spontané ». Si elle parle peu, elle n’en peint que plus, comme pour se réconcilier avec le monde et montrer ce qu’elle ne dit pas. Cette sensibilité de Meriem Bettaïeb séduit les amateurs et les collectionneurs, qui sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à son œuvre, où les blancs tourmentés affrontent la violence et où le chaos devient naissance.
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