Pour la « décolonisation » du pain !
Le prix du pain ne cesse d’augmenter, s’aligant sur les cours du blé qui vont crescendo. Pour diminuer le poids économique de l’importation, le gouvernement propose de privilégier les producteurs locaux.
Plus de mie, moins de croûte ! C’est, en somme, ce que réclament les consommateurs camerounais qui ont fait ces derniers temps un déplaisant constat : non seulement la baguette n’a cessé de diminuer en taille, mais en plus elle se vide ! Ils crient donc à l’arnaque, tandis que les boulangers, eux, pointent du doigt les cours internationaux du blé : ceux-ci ne cesseraient de grimper, alors que depuis les émeutes de la faim en 2008 le prix du pain, lui, est passé de 150 à 125 F CFA.
Pour résoudre l’équation, le ministère du Commerce propose de fabriquer un pain à base de productions locales. La patate douce pourrait ainsi remplacer le blé à 80 %, le manioc à 10 %. Une équipe mixte est chargée de mener à bien le projet pour lancer d’ici à fin avril les premières journées d’expérimentation – et de dégustation. Reste un problème à résoudre : certaines régions n’ont pas toute la matière première nécessaire. Ainsi le pain koumba, à base de patate douce, existe déjà mais reste cantonné à l’ouest du pays et aux régions côtières.
Pour le ministère du Commerce, il ne s’agit pas de gastronomie mais de cause nationale : l’importation de blé a coûté 100 milliards de F CFA au Cameroun en 2009, selon le ministère cité par le quotidien Le Messager. L’opération aurait donc un double mérite, alléger les finances publiques tout en ôtant aux Camerounais une désagréable impression : celle d’être roulés dans la farine.
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