Asie : de multiples conflits religieux

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Publié le 30 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Chrétiens en terre d’islam : l’impossible cohabitation ?
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Chrétiens en terre d’islam : l’impossible cohabitation ?

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Sur le continent asiatique, les persécutions religieuses sont monnaie courante. En Chine, le gouvernement pourchasse bouddhistes tibétains et protestants. En Inde, notamment depuis l’arrivée au pouvoir du parti nationaliste hindou en 1998, et au Sri Lanka, les attaques se multiplient contre les musulmans et les chrétiens, qui, cette fois, se retrouvent ensemble dans le camp des minorités.

Cela n’empêche pas les grandes terres asiatiques d’Islam – Pakistan, Indonésie, Malaisie – de connaître les mêmes problèmes d’intolérance.

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Au Pakistan, le droit aboutit à la stigmatisation des minorités religieuses. Calomnier le Coran entraîne une peine d’emprisonnement perpétuelle, et insulter le Prophète la peine de mort. Des mesures souvent utilisées contre des chrétiens facilement jugés blasphématoires. En juillet 2005, 80 chrétiens étaient encore emprisonnés.

En Indonésie et en Malaisie, en revanche, les Constitutions garantissent la liberté de culte à des chrétiens qui représentent respectivement 13 % et 8 % de la population. Néanmoins, les gouvernements sont souvent peu efficaces pour lutter contre les violences commises contre la minorité chrétienne.

En Indonésie, la dernière grande vague de violence orchestrée par la branche locale d’Al-Qaïda, la Jemaah Islamiyah, remonte à 1999-2001 et s’était soldée par plus de 8 000 morts sur l’île de Sulawesi. Aujourd’hui, les attaques sont plus sporadiques et visent les églises locales. Ainsi, en janvier et février 2010, des chapelles et des maisons de pasteurs ont été prises pour cible par des musulmans qui jugent leur présence illégale. Le Forum de communication pour l’harmonie religieuse (FKUB), censé évaluer les demandes de construction de lieux de culte, n’est pas considéré par les minorités religieuses comme un gage de protection. La politique d’autonomie régionale joue également en défaveur des minorités confessionnelles. À l’instar de la province d’Aceh, de nombreuses autorités locales ont donné la préférence à la charia par rapport au droit civil.

En Malaisie, c’est une querelle autour de l’utilisation du nom d’Allah qui a mis le feu aux poudres. Le 31 décembre dernier, l’Organisation nationale des Malais unis (Umno, au pouvoir) a fait appel de la décision de la Haute Cour permettant au journal chrétien The Herald d’utiliser le nom d’Allah pour nommer Dieu. Le gouvernement, aujourd’hui enclin à favoriser les Malais musulmans (60 % de la population), a soudainement prétendu que les musulmans en avaient l’exclusivité. Ouvrant ainsi la porte à l’implosion d’un pays traditionnellement multiculturel, saisi depuis quelques années par le démon identitaire.

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