Togo SA
Ils avaient une oreille à Lomé où, au même moment, la Cour constitutionnelle validait la victoire de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle du 4 mars. Pourtant, comme par une journée de travail ordinaire, trois membres du gouvernement togolais ont signé, le 18 mars, au château de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines (près de Paris), un accord de partenariat avec l’École des hautes études commerciales, HEC Paris.
Guy Madjé Lorenzo, ministre du Commerce, Ninsao Gnofam, ministre de la Fonction publique, et Mongo Aharh Kpessou, secrétaire d’État auprès du ministère des Finances, offrent ainsi à plus de 9 000 fonctionnaires togolais la possibilité de bénéficier d’une formation en management censée « replacer l’homme au cœur du système administratif ».
Les Togolais comptent sur le savoir-faire de la grande école française pour insuffler la culture du résultat aux agents de l’État, enraciner une organisation administrative orientée vers le service de l’usager-client, favoriser le dialogue avec le secteur privé et rétablir un niveau d’éthique et de déontologie. Le slogan à la mode dans les allées du pouvoir n’est-il pas de gouverner le pays sur le modèle d’une société anonyme (SA) ?
Trop heureux de pouvoir « enfin tourner le dos à la politique politicienne » grâce à un président auréolé d’une « victoire légitime », Guy Lorenzo espère que le gouvernement pourra désormais se consacrer à l’économie et à l’amélioration des conditions de vie de la population grâce à une administration performante. « Nous n’avons pas le droit d’échouer », prévient-il.
Quant à l’école de commerce française, qui a déjà signé un contrat triennal similaire avec la Côte d’Ivoire, elle s’engage à dispenser un cycle de formation de trois ans, qui coûtera environ 700 millions de F CFA (1 million d’euros) par an à l’État togolais.
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