La Terre vue de ma selle

de Jean-Louis Gouraud, Belin, 224 pages, 19,50 euros.

Publié le 20 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Quand son ami Yann Arthus-Bertrand photographie la Terre depuis un hélicoptère, Jean-Louis Gouraud la contemple du haut d’un cheval. Et depuis belle lurette : cela fait un bon quart de siècle que ce journaliste-écrivain (et ancien directeur de la rédaction de Jeune Afrique) parcourt le monde à la découverte des mille variétés de l’espèce équine.

De ses innombrables voyages, il a rapporté la matière de nombreux livres (sans compter tous ceux que lui inspire le cheval dans l’art, l’histoire, la politique, etc.). Son procédé est toujours le même : raconter ce qu’il a vu, entendu, appris. Le résultat est tout sauf ennuyeux.

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Son dernier ouvrage nous conduit de l’Alsace, dans un château hanté par des bruits de galopade, à la Libye, où Kadhafi a fait édifier aux portes de Tripoli un somptueux complexe hippique. Il nous permet de découvrir une discipline sportive oubliée, l’escrime à cheval, et nous fait revivre la tragique histoire de la Malibran, la plus grande cantatrice de son temps mais aussi passionnée d’équitation, au point d’en mourir, en 1836, alors qu’elle n’a que 28 ans.

Au fil des pages, on trotte de l’Afghanistan au Tchad, en passant par les montagnes Rocheuses, la Westphalie, le Kazakhstan et même les Champs-Élysées. Car, comme d’autres se battent pour la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, Jean-Louis Gouraud milite pour le retour du cheval sur le pavé parisien. Des canassons, il en voit partout, il en veut partout.

Que l’on ne s’y méprenne pas. La passion pour le cheval n’aveugle pas notre écrivain-voyageur. Il rend certes hommage aux associations qui se spécialisent dans les bonnes œuvres – amélioration des conditions de vie et de travail des animaux, retraites heureuses pour les plus méritants d’entre eux… Mais il s’alarme des dérives de certains militants de la cause chevaline qui remettent en question l’utilisation même du cheval par l’homme. Pour Jean-Louis Gouraud, l’équation est simple : si les hommes cessent de s’en servir, ce sera la fin de l’espèce ou, au mieux, sa relégation dans quelques parcs zoologiques.

Comme il aime à le rappeler, ce n’est pas le cheval qui est le meilleur ami de l’homme, mais l’inverse. 

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