Modèle de bravoure
Adaptation de l’autobiographie de la Somalienne Waris Dirie, Fleur du désert retrace son parcours extraordinaire et son combat contre l’excision.
Un port de tête princier, un visage dessiné au fusain et le corps longiligne des Africaines de l’Est. C’est cette beauté fulgurante que remarque le photographe Terence Donovan lorsqu’il rencontre pour la première fois Waris Dirie, dans un fast-food de Londres en 1983. La jeune femme a 18 ans, elle est sans papiers et survit en faisant des ménages. Quatre ans plus tard, elle fait la couverture du prestigieux calendrier Pirelli puis enchaîne les contrats de top-modèle. En dix ans, elle devient l’une des mannequins noires les plus célèbres au monde. Mais derrière cette image de papier glacé, incarnation du glamour et de la sensualité, se cache une femme hors du commun, qui a tout mis en œuvre pour fuir le destin qu’on lui imposait.
Née en Somalie, dans la région de Galkacyo, Waris est excisée à l’âge de 5 ans. À 13 ans, pour fuir un mariage forcé, l’adolescente rejoint Mogadiscio, où vit une partie de sa famille. Elle suit ensuite son oncle, nommé ambassadeur à Londres et qui la fait travailler comme femme de ménage. Maltraitée, pas payée, elle devient une esclave des temps modernes. Lorsque son oncle est rappelé en Somalie, elle refuse de le suivre et vit clandestinement à Londres.
Sujet tabou
Cette histoire, Waris la raconte pour la première fois en 1997 à une journaliste de l’édition américaine de Marie Claire. Elle brise son image parfaite, au grand dam des marques pour lesquelles elle travaille et pour qui l’excision est un sujet tabou. « Je ne pouvais pas rester assise sans rien faire, je ne pouvais pas rester les yeux fermés. Je voulais que ça explose aux yeux du monde », dira-t-elle plus tard. La même année, elle publie son autobiographie, Fleur du désert, en collaboration avec Cathleen Miller. Un best-seller qui se vend à plus de 11 millions d’exemplaires et qui vient d’être adapté au cinéma (voir encadré).
Contactée par l’Organisation des Nations unies, elle devient ambassadrice de bonne volonté contre les mutilations génitales féminines. En 2003, elle crée sa propre fondation et mène dans le monde entier des campagnes de sensibilisation. « Le jour où je me suis fait mutiler, je me suis fait une promesse. Si je n’y reste pas, je me battrai toute ma vie pour que cette pratique disparaisse », confiait-elle alors.
Mère de deux enfants, Waris Dirie vit aujourd’hui en Pologne. Et doit publier son quatrième livre, dans lequel elle reviendra sur son expérience de top-modèle. Et elle le promet : « Vous allez avoir de sacrées surprises ! »
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