Aung San Suu Kyi (encore) piégée

Pour être autorisée à participer aux législatives, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) devra exclure sa propre présidente !

La nouvelle loi électorale est défavorable à l’opposante birmane. © AFP

La nouvelle loi électorale est défavorable à l’opposante birmane. © AFP

Publié le 17 mars 2010 Lecture : 1 minute.

« C’est un scrutin organisé par le régime, pour le régime », a commenté une militante pour la démocratie en Birmanie en découvrant la nouvelle loi électorale concoctée par les centurions au pouvoir à Rangoon dans la perspective des prochaines législatives.

À en croire la junte militaire, la consultation est censée constituer la deuxième étape d’une « transition pacifique vers la démocratie ». Drôle de transition et drôle de démocratie ! La première étape en a été l’adoption par référendum, en 2008, d’une Constitution réservant 25 % des sièges au Parlement à des personnalités désignées par l’armée et interdisant à tout Birman marié à un étranger d’y siéger. Or Aung San Suu Kyi, la dirigeante du principal parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a été l’épouse de Michael Aris, un Britannique décédé en 1999…

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La loi promulguée cette semaine (il y en aura d’autres, hélas ! avant la tenue du scrutin) va plus loin. Elle stipule en effet que les partis politiques doivent se faire enregistrer auprès d’une commission et qu’il leur est interdit de le faire s’ils comptent dans leurs rangs des personnes condamnées par la justice. Bien entendu, cette disposition vise, une nouvelle fois, la Prix Nobel de la paix, qui a passé quatorze de ces vingt dernières années en détention après les procès iniques intentés contre elle par le régime militaire. Depuis août 2009, elle purge ainsi une peine de dix-huit mois d’assignation à résidence. La LND est désormais placée devant un dilemme : si elle souhaite participer aux législatives, elle va devoir exclure sa présidente !

La dernière consultation remonte à 1990. La LND l’avait triomphalement remportée – sorte de péché originel que les militaires ne lui ont jamais pardonné –, mais avait été empêchée d’exercer le pouvoir. 

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