L’affiche de trop
Alger et Paris n’avaient pas besoin de cela. L’affiche électorale du Front national de Jean-Marie Le Pen, représentant une France aux couleurs algériennes, agrémentée de six minarets déployés tels des missiles, et d’une femme en niqab, a déclenché les protestations officielles du ministère algérien des Affaires étrangères. La réponse du Quai d’Orsay n’a pas tardé. « Nous déplorons l’usage indigne d’un drapeau national à des fins électoralistes », a déclaré le porte-parole de Bernard Kouchner, Bernard Valéro, cité par le JT de la télévision nationale algérienne. Mais la réaction du Quai d’Orsay est une bien maigre consolation pour Alger après la décision d’un tribunal de Marseille, saisi par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), de ne pas interdire cette affiche.
Si cette assimilation de l’Algérie à la menace salafiste agace tous les Algériens, elle ne les surprend guère car elle émane d’un parti dont le chef est « un ancien tortionnaire de la bataille d’Alger ». Côté officiel, l’impuissance affichée par le gouvernement français après la décision de justice est certes recevable, mais des interrogations demeurent. « On ne plaide pas l’indépendance de la justice le jour où des milliers de manifestants battent le pavé parisien pour dénoncer les menaces qui planent sur la séparation des pouvoirs », note un diplomate algérien en référence à la fronde des magistrats et avocats opposés à la réforme de la justice en France.
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