Radovan Karadzic, prince du mensonge
Son procès avait été une première fois ajourné, en octobre 2009. Il l’a une nouvelle fois été, le 2 mars, après deux jours d’audience, et nul ne sait quand il reprendra. Poursuivi pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, à La Haye, Radovan Karadzic (64 ans), l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, multiplie les manœuvres dilatoires pour retarder le moment de s’expliquer sur le « nettoyage ethnique » visant Croates et Musulmans qu’il est accusé d’avoir planifié et fait exécuter, entre 1992 et 1995.
Mais le peu qu’il en a dit augure assez de la suite. Cent mille morts et 2,2 millions de déplacés ? Non, non, ces chiffres sont très exagérés. Les massacres de populations civiles, notamment à Srebrenica et à Sarajevo ? Un « mythe », sinon une « mise en scène » ourdie par ses ennemis pour précipiter l’intervention des forces de l’Otan. « Nous pouvons prouver qu’ils bombardaient leur propre peuple, qu’ils tuaient leurs propres compatriotes », jure-t-il. Les Serbes de Bosnie, ces agneaux, n’ont fait que réagir aux agressions croates et musulmanes. De la légitime défense, en somme : « Sinon, nous aurions été engloutis. » Comme le dit une habitante de Sarajevo citée par le quotidien français Le Monde, « on devrait lui décerner le prix Nobel du mensonge ».
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